L’imprimante 3D: prête à révolutionner la médecine

7 mars 2014 0 Par Les Transitions

La popularité de l’impression 3D nous laisserait penser qu’il s’agit là d’une innovation récente : cette dernière fêtera pourtant ses 26 ans d’existence cette année. C’est à Charles Hull, actuel vice-président exécutif et directeur de la technologie de 3D Systems, que nous devons l’invention du procédé d’imagerie solide appelée stéréo lithographie ( Impression 3D ). Cet objet de technologie pourrait être précurseur d’une nouvelle révolution industrielle. Simple d’utilisation et peu coûteuse, elle permet aujourd’hui de réaliser des choses qu’on prêterait volontiers au domaine de la science-fiction: impression d’armes à feu, d’organes ou de tissus humain, création de prothèse…

L’imprimante 3D connaît déjà un essor fulgurant. Son fonctionnement est simple: un opérateur dessine l’objet sur un écran en utilisant un outil de CAO (Conception assistée par ordinateur). Le fichier 3D obtenu est envoyé vers une imprimante spécifique qui le découpe en tranches et dépose ou solidifie de la matière couche par couche pour obtenir la pièce finale. On obtient ainsi physiquement et en 3 dimensions l’objet souhaité. Les perspectives sont donc grandes et nombreuses et notamment dans le domaine médical. L’imprimante 3D a d’ailleurs déjà fait ses preuves et en particulier dans le domaine des prothèses pour le plus grand bonheur des épithésistes et prothésistes.

Des prothèses imprimées en 3D parfaitement adaptées au patient.

Imprimer un nez, un cœur, un bassin, tout cela est aujourd’hui rendu possible grâce à l’imprimante 3D.

Dans le domaine des prothèses en particulier, l’impression 3D a fait des miracles. C’est en 1999 que la première prothèse est implantée sur un être humain. Il s’agit d’une prothèse permettant d’accompagner l’agrandissement de la vessie d’un patient. Plus incroyable encore, imprimer sa propre prothèse, chez soi n’est plus du domaine de l’impossible. On doit en effet la fabrication de prothèses à domicile à Richard Van, un charpentier sud-africain, qui perdit ses 4 doigts lors d’un accident en 2011 avec une scie circulaire. En voyant le prix exorbitant des prothèses, il se mit en quête de fabriquer la sienne. Il prit alors contact avec un spécialiste d’effets spéciaux au cinéma et ils construisirent ensemble une prothèse de main esthétique et fonctionnelle qu’ils appelèrent robo hand. Cette prothèse a depuis son invention, changé la vie de nombreuses personnes.

Les prothèses réalisées grâce à l’impression 3D permettent ainsi de réparer des corps et des visages mutilés. Un patient français: Julien Montenero, atteint d’une tumeur au visage qui l’a défiguré a reçu l’an dernier une prothèse de nez fabriqué grâce à une imprimante 3D, en attendant une chirurgie reconstructrice. C’est une pratique en France encore très peu répandue. Ce patient a pu bénéficier grâce à l’imprimante et en quelques heures d’un nez artificiel en silicone. L’impression de prothèses n’en est qu’à ces débuts puisqu’on attend de l’imprimante 3D encore plus de prouesses telle que l’impression et l’implantation d’organes entiers et fonctionnels.

Un enfant sauvé grâce à l’impression de son cœur


Un bébé souffrant de quatre malformations congénitales a été sauvé au mois de février dernier grâce à l’impression en 3D de son cœur. En effet, la complexité de l’intervention rendait les chirurgiens perplexes quant à la manière d’intervenir. C’est alors que le chef de radiologie de l’hôpital eut l’idée de consulter le centre de prototypage de Louisville qui utilise des imprimantes 3D. En 20 heures seulement, le centre a été en mesure de confectionner une réplique du cœur de l’enfant. Grâce à ce modèle, le chirurgien a ainsi pu visualiser exactement l’intérieur du cœur de l’enfant et établir un plan d’action pour la chirurgie. L’opération fût un succès : “Cette capacité à reproduire n’importe quelle partie de notre corps a plus grande échelle, très rapidement et à un prix raisonnable pourrait permettre de diminuer la chirurgie exploratoire et le temps qu’il faut pour opérer une fois que le problème a été localisé” a confié le chirurgien responsable de l’opération. L’impression 3D a déjà commencé à révolutionner le monde de la médecine. La 4D est quant à elle déjà en route…