Ce concept a largement traversé les âges comme nous le démontre l’historien Raffaele Laudani dans un article publié ce mois-ci sur le Monde diplomatique. De Cicéron à Marx nombreux sont ceux qui ont voulu apporter leur vision de la société civile. Pour ce dernier « L’anatomie de la société civile, doit être cherchée dans l’économie politique», dans cette acceptation elle devient alors le théâtre des conflits politiques. Pour autant le concept a récemment pris une autre signification, notamment avec la contribution de Jurgen Habermas dans son livre l’agir communicationnel. Chacun pouvant contribuer au débat dans « l’espace publique », la société civile revêt alors un caractère consensuel et surtout unitaire.
Cela semble se vérifier lorsqu’on envisage la société civile mondiale représentée par des organismes tels que le Fond Monétaire International ou la Banque Mondiale, à un tel point que le chercheur affirme : « ce qu’on appelle les « mouvements de la société civile » finit par se fondre dans la gouvernance globale, par n’être plus qu’une forme spécifique de pression politique qui, à l’instar des lobbys ». Certaines figures continuent de profiter de cette configuration, comme par exemple M.Strauss Khan qui vient d’ouvrir sa société de conseil à Montparnasse, d’après un article du journal Le Parisien. Selon les dires de l’intéressé, il va désormais « faire fructifier l’expertise et les contacts accumulés dans sa carrière d’économiste et de ministre, puis au FMI ».
Vanessa Fitoussi
Crédit photo : brunotto [Still very busy…]
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