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La famille homoparentale, nouveau modèle familial ?

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La perspective de l’adoption du projet de loi visant à autoriser le mariage aux couples de même sexe pose la question de l’apparition d’un nouveau modèle familial.

Si le modèle de la famille classique, à savoir un père, une mère et des enfants, reste majoritaire en France, il semble qu’un nouveau modèle soit sur le point de voir le jour : la famille homoparentale. Car en effet, autoriser le « mariage gay » revient à permettre aux couples homosexuels de fonder une famille. Ainsi, le projet de loi donnera à ces couples le droit d’adopter. Dans le cas où l’un des conjoints serait parent biologique ou adoptif d’un enfant, son conjoint pourrait également adopter celui-ci. De même qu’ils auront désormais le droit de déposer un dossier pour adopter un enfant s’ils n’en ont pas déjà.

L’idée de l’existence d’une famille homoparentale reçoit de nombreuses contestations. Pourtant, comme le fait remarquer Serge Portelli, vice-président au tribunal de grande instance de Paris et co-auteur du livre “Désirs de familles, homosexualité et parentalité”, ce modèle n’est pas une nouveauté. « Elles existaient jusqu’à présent dans la clandestinité. Ce qui change aujourd’hui, c’est leur visibilité ». Il poursuit en disant que selon de nombreuses études, ces familles vivent de façon tout à fait normale et que les enfants y « trouvent tout naturellement leur place ».

Sur le site lapresse.ca, trois familles homoparentales québécoises témoignent : Bianca Nugent et sa conjointe ont adopté deux enfants de 5 et 7 ans ; Matthieu Brennan vit avec son conjoint depuis 32 ans. Ils ont, quant à eux, adopté deux adolescents de 13 et 15 ans. Enfin, Julie et Rachelle ont trois enfants de 7, 9 et 12 ans. Ils expliquent que malgré les nombreuses interrogations auxquelles ils ont dû faire face en tant que couples homosexuels, ces enfants reçoivent l’amour dont ils ont besoin pour s’épanouir, et qu’ils sont à l’aise dans leur famille en premier lieu parce que leurs parents sont à l’aise avec leur choix de vie. Les mœurs ayant beaucoup évolué, notamment du fait des campagnes de sensibilisation et de lutte contre l’homophobie, les enfants ne sont pas stigmatisés du fait de leur modèle familial. En France, l’on sait d’ores et déjà que 200000 enfants sont concernés, nés ou ayant été adopté par un parent homosexuel. Si le second parent n’a pas de statut juridique, la loi ne fera que rendre officielle cette situation familiale.

Le rejet du modèle de la famille homoparentale vient en grande partie des croyances religieuses. Du fait de son histoire, la France conserve une importante tradition chrétienne, d’où la difficulté pour certains français à accepter l’émergence de la famille homoparentale. S’inspirant de la Bible et du modèle de la sainte famille, modèle atypique par excellence puisque fondé sur l’adoption, le philosophe Michel Serres soutient que « l’Évangile nous dit que l’on ne devient père ou mère que si on adopte nos enfants. On ne devient père ou mère, même si l’on est un père ou une mère naturel(le), que le jour où on dit à son fils : « Je te choisis par amour ».  

De même qu’il s’est écoulé beaucoup de temps avant que la société accepte des modèles familiaux tels que la famille monoparentale ou encore la famille recomposée, aujourd’hui reconnus, la famille homoparentale devra encore attendre quelque temps avant d’entrer dans les mœurs.

Sources : la-croix.com ; tempsreel.nouvelobs.com

Photo © Guillaume Paumier

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