Cependant, il est déjà reproché à ce Livre vert de manquer d’ambition en occultant les questions fondamentales sur les politiques climatiques et énergétiques. Le document n’évoque pas les divergences entre les politiques des pays ni les incohérences des politiques nationales alors qu’elles sont une composante importante des politiques européennes. Par ailleurs, le document ne mentionne pas le contexte international actuel en matière de lutte pour le changement climatique, un contexte pourtant défavorable aux attitudes adoptées par l’Union européenne.
Surtout, la Commission européenne abandonne l’objectif d’efficacité énergétique, datant de 2007, jugeant que les projections n’étaient pas suffisamment contraignantes et que le cadre réglementaire imposé aux Etats avait fait son œuvre. Par conséquent, elle ne reconduit pas cet objectif, « au moins jusqu’à 2014 »
Pour Yannick JADOT, député européen, membre de la commission Industrie et énergie, cette « absence de vision n’est pas seulement irresponsable d’un point de vue politique, elle laisse les investisseurs dans l’incertitude et potentiellement dans l’inaction. Renoncer aux objectifs contraignants pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables serait la démonstration éclatante du refus de libérer notre économie de sa dépendance aux importations d’hydrocarbures, du déni face au changement climatique et de l’abandon d’une reconversion industrielle nécessaire. »
Mathieu Ravignan
Crédit phto : ® Niccolò Caranti