L’île de Pediatorkope, dans le Sud-Est du Ghana est l’une des plus pauvres du pays. N’étant pas reliée au réseau national de distribution d’électricité, l’île est plongée dans l’obscurité à la nuit tombée. Pour parer à ce problème, des turbines ont été installées par une ONG ingénieuse sur les tourniquets de l’école élémentaire de Pediatorkope. En jouant au tourniquet dans la cour de récréation, les enfants de l’école génèrent l’électricité qui leur permettra de s’éclairer et d’étudier à la maison pendant la soirée.
La rotation du tourniquet permet d’alimenter des lampes LED dotées d’une autonomie d’une quarantaine d’heures. Elles sont distribuées aux enfants, qui peuvent désormais s’éclairer en fin d’après-midi pour faire leurs devoirs.
Outre l’amélioration du quotidien, ce projet permet d’améliorer les résultats scolaires des élèves. Gerson Kuadegbeku, directeur de l’école élémentaire rappelle qu’ « avant, les enfants avaient de mauvais résultats à l’école, mais grâce à ces lampes, le programme est mieux assimilé ».
Ce système a pu voir le jour grâce à l’ONG américaine Empower Playgrounds dont l’activité est le développement d’équipements de « jeux d’électricité » dans les pays ruraux du tiers-monde.
Forte du succès de ces manèges écologiques, l’ONG a aussi créé une petite unité productrice d’énergie d’origine solaire sur l’île. Les locaux peuvent s’équiper d’une batterie qui leur permet de faire marcher quelques lampes et de recharger leur téléphone à la station pour un montant de 500 cédis (environ 130 euros).
Toutes ces actions ont un objectif écologique et durable pour lutter notamment contre la hausse du prix du kérosène avec lequel les habitants alimentent leur générateur.
George Thompson, directeur de projet pour Empower Playgrounds explique que ce système est avant tout un outil facilitant l’éducation : « Tout ce que nous attendons de la communauté est qu’elle s’assure que, quand ces enfants ramènent ces lampes à la maison, elles soient utilisées à bon escient, pour les devoirs ».
Il est vrai que le besoin en électricité sur le continent africain est immense.
Actuellement, on estime que 600 millions d’Africains n’ont accès ni à l’eau courante, ni à des moyens de s’éclairer la nuit.
Constat alarmant confirmé pas les Nations Unies. D’après une étude menée par leur soin, le taux d’accès à l’électricité dans le monde est de 80%, mais il n’est que de 30% en Afrique subsaharienne.