Destinée à présenter les nouvelles opportunités en matière d’investissements aux groupes nationaux et internationaux, la Conférence internationale pour le développement en Egypte, organisée par la société Richard Attias et Associés du 13 au 15 mars derniers à Charm El-Cheick, aura tenu toutes ses promesses. Le gouvernement égyptien s’est en effet déclaré très satisfait des multiples accords financiers et commerciaux passés à cette occasion dans le secteur énergétique et promet un développement croissant des énergies renouvelables dans les années à venir.
En effet, si cette conférence fut l’occasion de signer des contrats d’investissements dans toutes les branches de l’économie égyptienne, du tourisme au transport en passant par l’agroalimentaire ou les nouvelles technologies de l’information et des communications, le secteur de l’énergie a bénéficié d’un intérêt tout particulier. Il faut dire que la situation en Egypte est assez critique sur ce point depuis maintenant plusieurs années. Les pannes de courant se succèdent et le réseau, saturé, ne peut plus faire face à l’augmentation constante de la demande en électricité.
Fonctionnant essentiellement au gaz, les centrales égyptiennes ont en effet de plus en plus de difficultés à trouver les matières premières nécessaires. Les réserves du pays ont été largement exportées et les quelques gisements inexploités font face au refus des compagnies étrangères de poursuivre les extractions tant que le gouvernement n’aura pas payé les dettes en souffrance.
Dans ce cadre, les nouveaux contrats signés lors de cette manifestation arrivent à point nommé et marquent un renouveau certain pour le système énergétique égyptien. Un investissement record de 12 milliards de dollars promis par British Petroleum et son partenaire russe DEA dans les champs de gaz égyptien à l’Ouest du delta du Nil devrait permettre de réapprovisionner durablement les centrales gaz tandis que la construction d’une nouvelle centrale à charbon serait en projet d’ici 2019 via un accord de 6,5 milliards de dollars avec le groupe égyptien Orascom et Petroleum Investment Co.
Cela étant, la diminution des ressources pétrolières et des réserves de gaz ainsi que la nécessité de s’engager pleinement dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, imposent à l’Egypte d’entamer elle aussi une transition énergétique et de favoriser les énergies renouvelables d’avenir. Les sociétés skyPower (Canada) et International Gulf Development (Emirats Arabes Unis) l’ont bien compris et ont signé à l’occasion de cette conférence, un protocole d’entente avec le gouvernement égyptien d’une valeur de 5 milliards de dollars pour la fourniture de 3000 MW d’énergie solaire en Egypte. Œuvrant en étroite collaboration avec le Ministère égyptien de l’électricité et des énergies renouvelables pour le développement de projets d’énergie solaire, SkyPower et Joint-Venture IGD, prévoient la mise en service commerciale du projet par étapes dès 2015.
Le groupe bahreïni Terra Sola s’est lui aussi engagé à construire en tandem avec Tera Nix, 2 GW de centrales solaires, l’égyptien Orascom a obtenu la construction d’un parc solaire de 50 MW, le conglomérat allemand Siemens a signé un mémorandum d’entente relatif à la construction d’une centrale éolienne de 2 GW de capacité, et le saoudien Acwa Power International a été chargé de l’évaluation de différents projets de mise en place de 2 GW d’énergies renouvelables dont 1,5 GW de solaire et 500 MW d’éolien. Autant de projets qui rapprochent le pays du Président Abdel Fattah El Sisi de son nouvel objectif, à savoir, générer d’ici 2020, plus de 20% de sa production électrique via des énergies renouvelables et développer ainsi de nouvelles filières industrielles créatrices d’emplois pour la jeunesse égyptienne.