Les enseignes spécialisées dans les produits bio n’ont plus l’exclusivité de leurs ventes. Désormais le bio s’impose dans les rayons des grandes surfaces, sur les marchés, et sur les cartes des restaurants. De plus en plus soucieux de l’environnement ainsi que de leur santé, 6 Français sur 10 disent consommer du bio régulièrement.
L’engouement pour les produits issus de l’agriculture biologique est en plein essor. Ils sont en train de se démocratiser à tel point que les supermarchés en deviennent les principaux demandeurs. Nombre de grandes surfaces ont choisi les aliments biologiques en multipliant les « corners bio ». Chez Casino on trouve plus de 1.000 produits biologiques. C’est au total 46% de la production bio que l’on retrouve dans ces points de vente, contre 36% dans les magasins spécialisés, 13% en vente directe et 5% chez les artisans-commerçants. Pour attirer le plus de consommateurs, les grandes surfaces savent qu’il faut baisser le prix des produits bio. C’est le cas de Carrefour Bio qui propose par exemple des tarifs 30% moins chers que les grandes marques. Ou encore les supermarchés E.Leclerc avec leur slogan évocateur “Bio Village, le bio à prix raisonnable”.
Quant aux magasins spécialisés, ils ne sont pas en reste. Gilles Piquet-Pellorce, directeur général de Biocoop s’est targué d’avoir obtenu un taux de croissance de 13 à 14% depuis trois ans. Longtemps qualifié de sectaire, Biocoop a su “adapter son discours pour des consommateurs qui ne sont pas forcément initiés à la bio”. Biocoop a ouvert 17 nouveaux magasins en 2014 et compte désormais quelque 360 emplacements. La Vie Claire en compte pas moins de 245. Bio c’Bon, quant à lui, connaît une croissance fulgurante avec plus de 70 magasins ouverts en 7 ans. Les géants de la distribution s’essaient aussi aux magasins spécialisés. Depuis 2008 le groupe Casino a créé l’enseigne Naturalia qui a ouvert, mardi dernier, son 100ème point de vente. Carrefour gère deux magasins exclusivement bio. Auchan a ouvert la boutique Coeur de Nature en 2012.
En parallèle de cet essor les enseignes bio, que ce soit les grandes surfaces ou les magasins spécialisés, doivent être attractives et donc proposer des produits variés et parmis les plus consommés. Richard Vavasseur, directeur des marques premium chez Carrefour, souhaite voir naître “des recettes nouvelles liées à l’ADN du bio comme par exemple l’univers des céréales et des graines”. L’œuf bio est particulièrement prisé et représente 20% des ventes en valeur. Suivi par le lait (12%) et les fruits et légumes courants (7%). Avec un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros, le marché bio représente 2,5% des ventes d’alimentation et continue son ascension : + 10% en 2014.
Dans les grandes surfaces, le bio rapporte moins au mètre carré que l’épicerie conventionnelle mais attire une clientèle au pouvoir d’achat plus élevé.