Alors que la vigilance orange pour orages a finalement été levée ce samedi 25 juillet après plusieurs jours de vents et de fortes précipitations dans les onze départements de l’est concernés, les risques d’inondation récurrents dans cette partie de la France inquiètent et suscitent de nouvelles initiatives en matière de sécurité hydraulique et de protection des personnes situées aux alentours des rivières et à l’aval des barrages.
Après les fortes chaleurs qu’a connu la France métropolitaine au cours du mois de juillet, les conditions se sont brusquement dégradées la semaine dernière dans le nord et l’est du pays faisant craindre de fortes pluies et de possibles inondations. En effet, de violents orages ont éclaté de l’Isère à l’Alsace en passant par le Jura, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, la Haute-Saône, la Savoie, la Haute-Savoie, le Doubs et l’Ain. Autant de départements soumis au risque de crues et pour lesquels Météo France avait activé le niveau d’alerte orange.
Dans la région de Gap par exemple, 61 mm d’eau sont tombés, entraînant quelques difficultés de circulations, tandis qu’à Grenoble, 50 mm de pluies et de grêles ont été recueillis en moins d’une heure, provoquant quelques inondations localisées. Des intempéries qui reviennent chaque année en ces périodes orageuses et qui incitent désormais les collectivités locales et les exploitants hydrauliques à s’organiser pour prévenir les risques de crues et d’inondations.
Plusieurs communes effectuent d’ores et déjà des travaux de recherche basés sur les hauteurs de crues, les documents historiques, les témoignages de riverains, les relevés topographiques et les analyses des études établies depuis 30 ans afin de réaliser des plans d’anticipation efficients de la montée des eaux et une modélisation des crues en cas de débordements. Ces travaux devraient également permettre de réfléchir aux aménagements les plus appropriés, en fonction de leur rapport coût efficacité et d’entretenir auprès des populations une culture du risque et de prévention des crues intimement liées à ces territoires.
De son côté, pour pallier ces risques d’inondations, le groupe EDF met en place depuis plusieurs années dans les zones sensibles, des dispositifs d’évacuation nouvelle génération optimisant la protection des biens et des personnes situés à l’aval des barrages. Dans la vallée de l’Ain sur le barrage de Charmilles par exemple, deux évacuateurs de crue de plus grande capacité ont été installés récemment pour un investissement de quatre millions d’euros, et permettent aujourd’hui d’améliorer la sûreté du barrage pour un coût maîtrisé.
L’actualisation des données pluviométriques et de débit sur l’Oignin, avait en effet révélé qu’une crue décamillénale (ayant une probabilité de se produire tous les 10.000 ans), pouvait atteindre jusqu’à 685 m3/seconde de débit. Un débit possiblement supérieur aux capacités d’évacuation du barrage et nécessitant une intervention des équipes EDF. Comme l’explique Romain Sarron, Directeur du Groupe d’Exploitation Hydraulique Jura-Bourgogne, “il s’agit ici d’une technologie innovante permettant d’augmenter la capacité du barrage à évacuer les crues. C’est également un chantier emblématique puisqu’il confirme la capacité d’EDF à engager de grands travaux et à maintenir l’exploitation de l’aménagement en toute sûreté”.
Baptisé “seuil labyrinthe”, ce système d’évacuation peut être construit sur la crête de la plupart des barrages et est dépourvu d’organe mécanique. Il ne nécessite pas de présence humaine mais améliore considérablement la fiabilité et la robustesse de fonctionnement des aménagements. Les installations hydrauliques au même titre que les populations avoisinantes sont ainsi protégées des risques de crues extrêmes.