Face aux nouveaux enjeux climatiques et afin de respecter ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la Belgique entend mettre à profit l’ensemble des énergies renouvelables. Si les combustibles fossiles sont toujours actuellement la deuxième source énergétique du pays après le nucléaire, le gouvernement encourage fortement le développement des énergies solaire et éolienne, et le renouvellement des capacités de production hydroélectrique.
Malgré les problèmes rencontrés ces derniers mois par l’exploitant Electrabel, la part du nucléaire est toujours dominante dans le mix électrique belge avec 51,4% d’électricité produite à partir du nucléaire en période d’exploitation régulière dans le pays, selon les dernières données d’Observ’ER (Observatoire des énergies renouvelables). Cette prééminence du nucléaire, analogue à celle de la France ou de la Slovaquie, s’accompagne d’une part encore importante d’énergies fossiles (charbons, gaz…) dans le mix électrique avec 33,4%.
Le reste de la production est assuré par la biomasse (6%), les déchets non renouvelables (1,5%), l’hydroélectricité (2,1%), l’éolien (3,6%) et le solaire (2,1%). Un potentiel renouvelable en progression de 15% lors des dix dernières années et qui devrait finalement atteindre les 20% du mix électrique national promis par Bruxelles. Pour cela, le gouvernement fédéral compte sur l’installation de nouvelles capacités de production biomasse, solaire et éolienne (offshore notamment) et sur l’optimisation d’une production hydroélectrique géographiquement limitée mais non moins indispensable.
En Wallonie par exemple, au sud de la Belgique, plus de 107 installations hydrauliques sont actuellement en activité et représentent une part significative de l’énergie renouvelable dans la région. La société EDF Luminus, plus connue pour ses activités dans les services énergétiques, est aussi un exploitant hydroélectrique majeur à l’échelle nationale et exploite sept centrales sur la Meuse et la Sambre qui produisent 70 mégawatts par an. Le groupe belge, filiale de l’énergéticien français, est donc le numéro un de l’hydroélectricité en Wallonie et a déjà investi plus de 200 millions d’euros depuis 2014 pour la rénovation de ses centrales hydroélectriques, dont 9 millions pour la centrale d’Andenne et 11 millions pour la centrale de Visé.
La centrale d’Andenne notamment vient tout juste d’être équipée de nouvelles turbines plus modernes et plus rentables. Comme l’explique Grégoire Dallemagne, directeur général d’EDF Luminus, “l’enjeu ici est de prolonger la durée de vie de la centrale pour continuer à exploiter le flux de la Meuse et également d’optimiser le fonctionnement pour la rendre plus efficace c’est-à-dire produire plus d’électricité grâce à la nouvelle technologie des turbines. Quand il y a beaucoup de débit ou moins de débit, on peut adapter la turbine de manière à produire toujours un maximum d’électricité”.
Pour rappel, la centrale d’Andenne assure, depuis sa mise en service en 1980, une production annuelle moyenne de 33 GWh grâce à ses trois groupes turbine-alternateur d’une puissance totale de 9.150 kW, et fournit une production électrique équivalente à la consommation de plus de 11.400 ménages. “Les anciennes turbines avaient un rendement de l’ordre de 75%. Les nouvelles devraient nous permettre d’atteindre 92%”, ajoute Grégoire Dallemagne. Une progression qui permettra à la région d’atteindre son objectif pour 2020 de 12,5% d’énergies renouvelables contre un peu plus de 10% actuellement.