La réforme de l’université n’a pas manqué de déclencher la colère de milliers d’étudiants. Après le fiasco de l’affectation post-bac, (plateforme qui aiguille les lycéens dans leur orientation -APB), le Ministère de l’Education doit de nouveau faire face aux critiques. Elle a décidé d’instaurer la sélection à l’entrée en cycle supérieur. Une réforme qui n’est pas pour plaire aux (futurs) étudiants : depuis plusieurs jours, de nombreuses universités sont bloquées.
Le week-end dernier, la Coordination nationale étudiante (CNE), a voté un appel à la mobilisation sur les campus. Cet appel intervient dans un contexte très compliqué. Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur avait promis la fin du tirage au sort concernant l’entrée à l’université. A la suite des nombreux problèmes qui avaient émergé avec la plateforme APB, notamment plusieurs cas où certains lycéens s’étaient retrouvés sans affectation, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, avait assuré un profond changement quant au système d’entrée dans les universités.
Où est l’égalité ?
En effet, le ministre ne souhaite plus revoir les mêmes couacs qui se sont produits à l’été 2017 sur le système d’Admission post-bac. Le premier ministre Edouard Philippe a annoncé la sélection à l’entrée des universités pour la rentrée 2018. “Nous conduisons 60 % de bacheliers à l’échec en licence », a-t-il justifié. Il évoque également le “scandale absolu” de “bacheliers, y compris parmi les plus méritants, exclus par tirage au sort des filières universitaires qu’ils ont choisies”.
40 000 étudiants à caser
Au regard des quelques 40 000 nouveaux étudiants supplémentaires par an qu’il faut accueillir, le premier ministre a présenté la sélection à l’entrée comme étant la seule solution envisageable afin de faire régner l’ordre. “Où est l’égalité ? Où est le mérite ? Où est la République ? s’est-il offusqué. Nous ne pouvons plus l’accepter”, avait-il déclaré à ce sujet.
Afin de protester contre cette réforme que beaucoup d’étudiants et futurs étudiants trouvent inacceptable, la CNE a lancé un appel afin de bloquer un nombre record de campus. En début de semaine, plus de 15 établissements étaient paralysés, perturbant le calendrier des examens.