Demain plus de 150 000 Calédoniens, kanakes et caldoches, sont appelés pour décider du futur de l’archipel. La question posée est la suivante : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». Cette question et le vote de demain sont le résultat d’un processus amorcé en 1988 avec les accords de Matignon et complété avec ceux de Nouméa en 1998.
Demain verra peut-être la fin d’une histoire commencée en 1853 avec la conquête de l’île par les Français qui en firent une colonie pénitentiaire. Si le « oui » l’emporte, alors débutera une phase de transition jusqu’à l’indépendance et la pleine souveraineté de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Si les partisans du « non » sont majoritaires, d’autres consultations devraient se tenir en 2020 et 2022.
En cas de début du processus d’accession à l’indépendance (de nombreux indépendantistes parlent de décolonisation) alors de nombreux problèmes devront être résolus comme la situation des éventuelles binationaux ou l’existence d’une défense indépendante des forces de sécurité françaises pour un territoire maritime gigantesque.
Benoit Trépied du CNRS et membre du centre de recherche et de documentation sur l’Océanie, explique que : « les indépendantistes demandent l’indépendance avec un statut d’État associé : être indépendant tout en confiant certaines de ses compétences à un autre État ». L’Union nationale pour l’indépendance, organisation politique indépendantiste majeure, détail que « Pour sortir de la colonisation française par le haut, un accord de partenariat est une nécessité politique et une perspective logique ». L’organisation explique ainsi : « Dès 2018 et durant la phase de transition, une évaluation des domaines qui nécessitent une coopération particulière ou privilégiée avec la France sera effectuée ».