La loi d’orientation des mobilités de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, est présentée au sénat ce mardi, en première lecture. Ce texte vise à améliorer les déplacements quotidiens et à développer les infrastructures existantes. Ci-dessous, les principaux points de ce projet qui devrait être examiné en juin puis adopté en juillet 2019.
Les infrastructures
– La priorité est donnée pour les dix prochaines années aux transports du quotidien et à l’entretien des réseaux existants.
– Le Sénat a inscrit la diminution des émissions de gaz à effet de serre parmi les objectifs poursuivis, réaffirmé l’engagement de l’Etat dans la réalisation de la liaison ferroviaire Lyon-Turin et ajouté l’achèvement de la branche Est de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône dans la programmation des investissements.
– Le Sénat a également ouvert un volet financement, en sanctuarisant les ressources de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf).
Le forfait mobilité durable
– Les employeurs qui le souhaitent pourront rembourser à leurs salariés un montant maximum de 400 euros par an, exonéré de charges sociales et fiscales, pour encourager les déplacements domicile-travail à vélo ou en covoiturage. Le Sénat a permis son cumul avec le remboursement des frais de transport en commun, et l’a étendu aux frais d’alimentation des véhicules électriques.
Vélo
– Pour lutter contre le vol des vélos, le marquage devient obligatoire. Le Sénat a exclu les vélos enfants.
– La SNCF et la RATP devront réaliser des stationnements vélos sécurisés avant le 1er janvier 2024.
– Le Sénat a prévu que les cars neufs soient équipés d’un système pour transporter au minimum cinq vélos. Il a créé un enseignement de l’usage du vélo à l’école à compter de 2022.
Les véhicules électriques
– Deviendront obligatoires, le pré-équipement de bornes de recharge dans tous les parkings de plus de 10 places des bâtiments neufs ou rénovés, et l’équipement pour tous les parkings de plus de 20 places des bâtiments non résidentiels d’ici à 2025.
– Le Sénat a renforcé les obligations de « verdissement » des flottes d’entreprises, VTC, taxis et loueurs automobiles.
Les autorités organisatrices des routes et rails
– Les autorités organisatrices pourront réguler les nouveaux services de déplacement (trottinettes, vélos, gyropodes…).
– Le Sénat a introduit la possibilité pour les collectivités de les soumettre à un régime d’autorisation préalable.
– Le Sénat a donné compétence aux présidents de département et aux préfets pour relever la vitesse maximale autorisée sur certaines routes aujourd’hui limitée à 80 km/h.
– Les communes pourront mettre en place des « zones à faible émission » (ZFE) interdisant la circulation de certains véhicules polluants dans certaines zones et à certaines heures.
Les collectivités pourront réserver l’usage de certaines voies de circulation au covoiturage ou aux véhicules les moins polluants.
– Le Sénat a autorisé la réservation de voies de circulation, de façon permanente, sur les autoroutes et routes express, pour faciliter la circulation de certaines catégories de véhicules (taxis, VTC, véhicules « propres », covoiturage…)
– Il a renforcé la sécurité des passages à niveau.
– Les régions qui le souhaitent pourront gérer directement les « petites lignes » ferroviaires. Le Sénat a favorisé le développement de l’offre des trains de nuit et prévu la mise en place d’un numéro d’appel unique pour simplifier l’accompagnement des personnes à mobilité réduite.
Les transports en commun
– Le texte fixe le cadre social de l’ouverture à la concurrence des lignes de bus de la RATP.
– Le Sénat a allongé à 72 heures le délai de déclaration individuelle de participation à une grève dans les entreprises de transport terrestre.
– Il a prévu que les services de transport scolaire pourront être ouverts à d’autres usagers dans les territoires ruraux.
– En cas de télétravail, il a exonéré en partie les employeurs du versement transport (participation au financement des transports en commun).
Les véhicules autonomes
– Le texte habilite le gouvernement à légiférer par ordonnance pour encadrer l’essor des véhicules autonomes.