En Inde, un homme tente de réduire la pollution de l’air ambiant dans les villes à travers un projet baptisé « Vertical Gardens » (« Jardins verticaux »). Ce sont des murs de végétation qui, en plus d’embellir la ville, refroidissent et filtrent l’air pollué.
« papa, j’ai des vacances à cause de la pollution »
Il s’appelle Rohit Mehra, un Indien à l’origine d’un projet ambitieux baptisé « Vertical Gardens », en français « Jardins verticaux ». Cette initiative vise à réduire la pollution de l’air ambiant dans les villes indiennes. Selon Rohit Mehra l’idée a germé dans son esprit après avoir eu une conversation avec son fils, à propos de la fermeture de son établissement scolaire à cause de la pollution de l’air. Il raconte : « Il y a deux ans, le plus jeune de mes enfants est venu me voir et m’a dit : ‘’Papa, pourquoi on ne part pas en vacances ?’’. Je lui ai répondu : ‘’Parce que tu n’es pas en vacances, chéri. Et on est ni en hiver, ni en été ’’. Il m’a dit : ‘’Mais papa, j’ai des vacances à cause de la pollution’’. J’ai répondu : ‘’C’est quoi ?’’. Et il m’a expliqué : ‘’Mon école va fermer pendant trois ou quatre jours à cause de la pollution ».
Après cette discussion avec son fils, Rohit Mehra a décidé de faire quelque chose pour que cette situation change. Grâce à ses recherches il découvre l’existence d’un type de jardin révolutionnaire à Singapour, mais le juge trop coûteux à reproduire. Il continue ses recherches et tombe cette fois sur une technique plus simple, mise en pratique en Israël. Elle fait appel à l’irrigation goutte-à-goutte.
Faire cohabiter le végétal et le plastique c’est possible
Dès lors Rohit Mehra lance son projet « Vertical Gardens » en utilisant des bouteilles en plastique. Ces dernières, collectées dans les décharges, font office de pots. Il se sert également des déchets alimentaires pour fabriquer le compost. D’habitude, le « végétal » et le « plastique » sont perçus comme des termes antinomiques, confie Rohit Mehra sur le site officiel du projet. Mais « Nous essayons de mettre le plastique au service du végétal », poursuit-il.
Ses murs de végétation refroidissent et filtrent l’air pollué des villes indiennes. En bonus, ils embellissent le cadre de vie, tout en optimisant l’espace. Le 5 novembre 2017, des scientifiques de l’université agricole du Penjab ont rendu visite à Rohit Mehra dans son bureau et ont mesuré l’indice de qualité de l’air. « Ce jour-là, raconte-t-il, l’indice de Ludhiana était de 274. Celui de New Delhi était proche de 398. Et lorsqu’ils ont mesuré l’indice de qualité de l’air de notre bureau, il n’était que de 78. ».
1000 jardins verticaux d’ici 2020
Après le premier jardin vertical de Ludhiana, Rohit Mehra a créé plusieurs dizaines d’autres. Aujourd’hui son réseau possède 150 jardins-verticaux, répartis dans neuf États indiens.
Après avoir reçu le soutien de plusieurs établissements scolaires, ONG et associations écologistes, et même des religieux, Rohit Mehra a annoncé 1000 jardins verticaux d’ici 2020. « D’ici le 31 décembre 2020 à minuit, au total, nous devrions avoir planté 10 millions de plantes, soit plus de 1000 jardins verticaux. ».
Rohit Mehra est originaire d’Amritsar, au Pendjab.
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