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Déforestation en Amazonie : la Norvège et l’Allemagne suspendent leurs subventions pour le Brésil

La forêt amazonienne

 

La Norvège a annoncé jeudi la suspension de 30 millions d’euros de subventions destinées au Brésil, via le fond de protection de la forêt amazonienne. Oslo accuse Brasilia d’avoir « rompu l’accord » passé avec les donateurs du fond de préservation de la forêt amazonienne. Le samedi 10 août, l’Allemagne avait aussi décidé de bloquer 35 millions d’euros jusqu’à ce que les chiffres de la déforestation redeviennent encourageants.

Berlin et Oslo pas contentes de Brasilia

L’Allemagne et la Norvège, les deux principaux bailleurs du Brésil dans sa lutte contre la déforestation en Amazonie, ont décidé de fermer le robinet jusqu’à nouvel ordre. La Norvège aurait dû verser cette année à Brasilia quelque 300 millions de couronnes (30 millions d’euros), ce qu’elle refuse désormais de faire. Elle accuse le Brésil d’avoir foulé au pied l’accord passé avec les donateurs du fond de préservation de la forêt amazonienne. Le ministre norvégien de l’Environnement et du Climat, Ola Elvestuen, dont les propos sont repris par le quotidien brésilien El País, a expliqué que le Brésil a « rompu l’accord avec la Norvège et l’Allemagne depuis qu’il a suspendu le conseil d’administration et le conseil technique du Fonds pour l’Amazonie », sans même demander l’avis des deux États. « Il ne peut pas faire cela sans que la Norvège et l’Allemagne soient d’accord », a-t-il souligné.

Avant la Norvège, l’Allemagne avait décidé de retenir 35 millions d’euros jusqu’à ce que les chiffres de la déforestation redeviennent encourageants. Toutefois, Berlin a indiqué qu’elle continuerait à contribuer au Fond de préservation de la forêt amazonienne.

La déforestation quatre fois plus importante en un an

C’est la décision du gouvernement brésilien fin juin de suspendre le conseil d’administration et le comité technique de ce fond pour l’Amazonie qui a poussé Oslo a coupé temporairement ses aides. La Norvège est le principal pourvoyeur de ce fonds, avec près de 8,3 milliards de couronnes (828 millions d’euros) versés depuis sa création en 2008.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en janvier 2019, la déforestation s’accélère au Brésil au profit d’une politique d’expansion agricole. Le nouveau président brésilien, ouvertement climato-sceptique, estime que les lois de protection de la forêt amazonienne entravent le développement économique de son pays. Selon les dernières statistiques d’organismes internationaux, la déforestation de l’Amazonie a augmenté de 88 % en un an, soit quatre fois plus qu’à la même période, il y a un an. Et la situation devrait s’empirer puisque Brasilia souhaiterait ne plus arrêter sa déforestation, d’après Oslo.

Brasilia réplique

Jair Bolsonaro, qui n’entend reculer devant rien, a taclé l’Allemagne et la Norvège après leurs annonces. Au pays d’Angela Merkel, il répond que son pays n’a « pas besoin » des subventions allemandes. Et au voisin scandinave, le président brésilien fait savoir qu’il n’a aucune leçon à recevoir de pays qui « tue des baleines au Pôle Nord ».

Plus lucide, son ministre de l’Environnement Ricardo Salles a déclaré au cours d’une rencontre avec ses homologues des Brics que « Les règles régissant le Fonds amazonien sont en discussion ». « Nous attendons de voir », a-t-il ajouté.

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