La Bretagne vient de boucler une étude sur son potentiel à produire de l’hydrogène vert sur le territoire à l’horizon 2050. La région ambitionne notamment de transformer l’énergie de ses futures éoliennes offshore en hydrogène quand la production électrique sera excédentaire.
Avec l’appui de cabinets experts, SEIYA, Alca-Torda et Element Energy, la Région Bretagne a mené une étude d’envergure sur les potentiels du territoire à produire de l’hydrogène « vert » à l’horizon 2050. Et visiblement le potentiel est là. « De la production à la distribution, nous avons l’ensemble de la chaîne réuni sur notre territoire. Nous avons une carte à jouer pour être l’une des premières régions européennes sur l’hydrogène, voire la première », estime Jean-Noël Guerre, directeur adjoint de l’Ademe Bretagne.
Installer des électrolyses pour réduire les coûts de production
La région veut transformer l’énergie de ses futures éoliennes offshore en hydrogène quand la production électrique sera excédentaire. Un moyen de stocker l’énergie produite plus écologique et plus efficace que des batteries. « Le problème, c’est le coût. Si on veut avoir un coût de production raisonnable, il faut du volume », recommande André Crocq, vice-président de la région Bretagne chargé de la transition énergétique. Comme solution, Bertrand Chauvet, du cabinet Seiya Consulting, propose d’« installer des électrolyseurs. C’est là que se joue la différence de coûts ».
Un premier test devrait être lancé d’ici un an et demi à l’usine Michelin de Vannes (Morbihan) avec l’achat d’un électrolyseur capable d’alimenter le site industriel, mais aussi des véhicules sanitaires et quelques camions de transport. Les entreprises de transport et les grands sites comme les ports et aéroports pourraient bénéficier de cette production. Cet hydrogène offre en plus l’avantage d’être produit localement, ce qui dispense d’importer des hydrocarbures de pays pas toujours respectueux de l’environnement.
Le vecteur énergétique de l’avenir
Très utilisé par les industriels, mais méconnu du grand public, l’hydrogène est aujourd’hui présenté comme l’alternative aux hydrocarbures. Capable de produire de l’énergie propre quand il est couplé à une pile à combustible, ce gaz souffre néanmoins d’un coût de fabrication très élevé. N’empêche qu’environ 900.000 tonnes d’hydrogène sont consommées chaque année en France. D’ici 2023, 10 % de cette masse devra être « verte » et 30 % d’ici moins de dix ans.