C’est une première : une maison imprimée en 3D vient de sortir de terre à Valenciennes. Développée par une start-up valenciennoise, cette technique permet la création de murs en béton en moins de 24 heures. De quoi révolutionner toute l’industrie ?
Une maison en béton imprimée en 3D
Si la nouvelle peut en surprendre plus d’un, pour d’autres en revanche cela relève d’un futur proche, très proche même. L’impression 3D qui tend à se démocratiser de plus en plus de nos jours, propose là une nouvelle de ses facettes, et cette fois dans le domaine de la construction et du gros œuvre.
C’est en effet sur un chantier à Bruay-sur-l’Escaut à quelques pas de Valenciennes qu’une maison faite de béton vient d’être imprimée en 3D. Grâce à un bras télescopique, un robot type araignée et dirigé par ordinateur, reproduit et construit peu à peu les murs d’une maison. Des murs qui, en moins de 24 heures seront d’ores et déjà créés. Une vraie prouesse qui montre à quel point de telles techniques, quand bien même à leurs balbutiements, peuvent considérablement changer la donne dans divers secteurs, comme celui de la construction notamment.
Une puissance et des applications toujours plus innovantes
À la base conçues pour une tout autre utilisation, les imprimantes 3D tendent à trouver leur place dans des industries ou des secteurs qui, au départ ne leur étaient pas destinés. Force d’adaptation, précisément sous l’impulsion de certaines start-ups, elles sont en passe comme c’est le cas à Valenciennes de révolutionner des aspects très traditionnels de la vie courante. En outre ces imprimantes de dernières générations permettront d’imprimer des structures sur une zone pouvant s’étendre jusqu’à 265 m2 et plus d’une dizaine de mètres de hauteur. De quoi intéresser le secteur de la construction qui y voit l’opportunité d’alléger ses coûts de main-d’œuvre tout en créant des structures plus complexes, plus précises et surtout plus rapidement.
Capables de travailler H24 et sans aucune contrainte de temps, ces imprimantes de nouvelles générations s’imposent de plus en plus comme une solution miracle pour la construction d’habitation rapide. C’était notamment le cas du côté d’Austin au Texas, où un projet mené par New Story avait démontré l’utilité de ce type de process dans les endroits défavorisés du monde. Si cela ne pose encore aucun problème à l’emploi forcé de constater que la question – si la technique venait à se démocratiser – viendrait à se poser.
2 ouvriers seulement pour une maison de 50 m2
Si aujourd’hui la technique coûte encore cher (plus de 495 000 € hors taxes), fort à parier que dans les années à venir une baisse considérable des coûts suivent. Assez pour mettre à mal l’emploi dans le secteur. À titre d’exemple pour une maison de 50 m2, c’est seulement 2 ouvriers qui sont nécessaires. De quoi déjà ouvrir un débat autour de cette technique qui, quoiqu’il arrive, deviendra selon de nombreux spécialistes, incontournables. Même si les imprimantes 3D à l’heure actuelle sont utilisées pour des ouvrages plus complexes et avancés que les ouvrages de maçonnerie traditionnels, n’en demeure pas moins une certaine concurrence. Ainsi que certains questionnements inhérents à la technique. Mais de l’avis de tous le processus de construction traditionnel n’est pas le marché visé, en effet, et c’est la réponse que fait la start-up valenciennoise dans fr3 régions via son directeur de construction Antoine Motte, “Le sujet, c’est d’apporter une solution d’automatisation qui va résoudre des problèmes dans des pays en voie de développement.”
En somme une façon de construire de manière rapide et répétée comme l’avait proposé, il y a quelque temps, le projet lancé à Austin. Une réelle innovation qui sera à observer du côté de Valencienne donc, à Bruay-sur-l’Escaut, et qui sera le fer-de-lance de la société Construction-3D qui espère, comme le rapporte fr3 “imprimer 2500 m2 d’ici deux ans”.