Dans un rapport publié vendredi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne le potentiel « quasi illimitée » de l’éolien offshore. Celui-ci pourrait voir ses capacités de production multipliées par 15 d’ici 2040, alors qu’il ne fournit que 0,3% de l’électricité actuellement.
Ce potentiel est partout
« Pourquoi consacrer tant d’efforts à un rapport sur l’éolien offshore, une technologie qui aujourd’hui fournit juste 0,3% de l’électricité mondiale? Parce que son potentiel est quasi illimité », indique le directeur de l’AIE, Fatih Birol. L’éolien en mer pourrait voir ses capacités de production multipliées par 15 d’ici 2040, contribuant à décarboner l’économie mondiale, note l’Agence.
Pour mettre en lumière ce potentiel quasi illimité de l’énergie éolienne, l’AIE dresse dans son rapport, qui se veut le plus complet produit sur le sujet, une analyse géospatiale couplant données satellitaires, étude des vents, topographies et état des technologies, pour cartographier le potentiel mondial. Et elle est formelle : « ce potentiel est partout, en Asie, en Amérique latine, dans certaines parties d’Afrique, d’Australie… ».
L’Europe, moteur de l’éolien
L’Europe, pionnière du secteur (le 1er parc éolien a été inauguré au Danemark en 1991, et Allemagne et Grande-Bretagne sont aujourd’hui premiers producteurs au monde), devrait rester le moteur de cet essor de l’éolien, estime l’AIE, même s’il faudra également compter sur la Chine. Dans l’UE, les parcs offrent aujourd’hui une capacité de près de 20 gigawatts, chiffre qui devrait passer à 130 GW d’ici 2040 à ce stade des mesures et projets. La capacité offshore européenne a cru de près de 30% par an entre 2010 et 2018. Dans les 5 prochaines années, 150 nouveaux parcs devraient voir le jour, alors que le continent compte actuellement 105 parcs répartis dans 11 pays.
L’AIE note qu’en plus de la production d’électricité propre, l’éolien offshore peut aider à la fabrication d’hydrogène, l’une des alternatives au gaz fossile pour le chauffage et l’industrie lourde. « La fabrication d’hydrogène à partir d’eau nécessite d’énormes quantités d’électricité, mais une éolienne en mer abondante et bon marché pourrait aider à produire une alternative au gaz à faible coût et sans émission de carbone », explique l’Agence.
L’AIE invite les Etats et les industriels à s’investir davantage
Grâce à ses capacités, l’éolien en mer pourrait devenir la première source d’électricité de l’Europe, qui veut atteindre la neutralité carbone. Mais pour cela, les pays développés devraient booster leur politique énergétique et inciter, voire contraindre, les industriels à changer de cap. « Ce potentiel est de plus en plus à notre portée. Mais beaucoup reste à faire, de la part des gouvernements comme des industriels, pour en faire un pilier d’une transition énergétique propre », interpelle l’AIE.