Les premiers expatriés, rapatriés depuis la province de Hubei, épicentre de la contagion du coronavirus en Chine, arrivent ce vendredi soir ou samedi matin à Paris. Un second contingent débarquera la semaine prochaine.
Les 200 premiers Français, rapatriés de la province de Hubei, épicentre de la contagion du coronavirus en Chine, devraient arriver ce vendredi soir ou samedi matin à Paris, à bord d’un avion militaire A320 qui a quitté la France mercredi. Dans un second temps, vraisemblablement en fin de semaine, un gros-porteur de l’aviation civile devrait récupérer les Français restés en rade (une trentaine) et 100 ressortissants d’autres pays européens.
« Tous ne veulent pas rentrer »
Officiellement, la petite communauté française de Wuhan, capitale de la province de Hubei, compte 500 individus (11 millions d’habitants pour cette ville universitaire). Au moins « 50 à 100 irréductibles » auraient refusé le retour vers la mère patrie, selon un membre du personnel médical français chargé du rapatriement. «Tous ne veulent pas rentrer », a précisé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Leurs obligations professionnelles les en dissuadent, ou bien ils estiment la situation sanitaire locale sous contrôle. En revanche, certains sont bel et bien bloqués pour causes administratives.
Quatre médecins du Samu voyagent par équipe de deux personnes, à bord des deux avions affrétés spécialement. « Leur rôle sera de rassurer les passagers, de répondre à une éventuelle urgence médicale, mais aussi de les préparer à la quarantaine qui les attend », explique un professionnel de l’urgence.
Les rapatriés mis en isolement dès leur arrivée
Une fois en France, le gouvernement les mettra en quarantaine pendant 14 jours. « Tous seront alors surveillés comme le lait sur le feu : deux à trois fois par jour, on leur prendra leur température et sitôt de retour chez eux, le Samu continuera de les avoir à l’œil. Car le but, c’est bien évidemment d’éviter d’importer un cas. ». Mercredi, un cinquième cas de coronavirus a été détecté en France. Il s’agit de la fille du touriste chinois, âgé de 80 ans, arrivé en France le 23 janvier dernier, et qui se trouve dans un état clinique sévère, en réanimation.
Parallèlement, plusieurs pays organisent le rapatriement de leurs ressortissants alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tient une nouvelle réunion sur le sujet. L’Italie par exemple a annoncé l’envoi d’un avion jeudi à Wuhan et l’Allemagne prévoit l’évacuation de 90 de ses ressortissants « dans les prochains jours ». Le Canada va également affréter un avion, comme la Nouvelle-Zélande. Australie et Royaume-Uni envisagent des évacuations aussi.
170 morts depuis le début de l’épidémie en décembre
Les autorités chinoises ont fait état ce jeudi matin de 38 décès sur les 24 heures précédentes, soit la plus forte progression quotidienne depuis le début de l’épidémie en décembre. Le bilan grimpe ainsi à 170 morts. Quant au nombre de patients contaminés, il a bondi à environ 7700 en Chine continentale (hors Hong Kong). Il dépasse désormais largement le nombre (5327) de personnes infectées en 2002-2003 par l’épidémie du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère). Ce coronavirus avait fait 774 morts dans le monde, dont 349 en Chine continentale.