Site icon Les transitions

Paris : l’agriculture urbaine prend pied sur le toit d’un hall du parc des Expositions

Une maraîchère comme celle du Parc des Expositions de Paris.

 

Sur le toit d’un hall du parc des Expositions de Paris, une énorme ferme urbaine sort peu à peu du béton. Elle doit devenir à son ouverture en 2022, la plus grande ferme d’Europe. Ce test, qui donne une visibilité à l’agriculture urbaine, vise à jauger la capacité des villes à se nourrir elles-mêmes un jour, au moins partiellement.

Avec un projet de ferme sur le toit du Parc des Expositions, qui doit devenir à son ouverture en 2022 la plus grande d’Europe, l’agriculture urbaine fait ses premiers pas dans la capitale française. Selon ses promoteurs, cette ferme devrait compter 14.000 mètres carrés, cultivés par une vingtaine de maraîchers. Ils produiront au moins une tonne de fruits et légumes par jour.

Un projet « agricole, productif, nourricier, et accessible au public citadin »

Le coût total de l’investissement s’élèvera à 700 000 euros que Nature en ville, la société chargée de mettre le projet en œuvre, espère rentabiliser via la vente de légumes frais dans des restaurants du voisinage. Elle compte aussi sur l’organisation d’animations, d’événements privés ou publics, de séminaires et d’activités sur le site pour générer des profits. À terme, les exploitants aimeraient alimenter en produits frais des cantines scolaires aux alentours.

Ce maraîchage technologique à l’air libre, inclus dans un vaste projet de modernisation immobilière et architecturale du parc Paris Expo-Porte de Versailles, se veut « agricole, productif, nourricier, et accessible au public citadin », indique à l’AFP Auriane Roussel, porte-parole de Nature en ville. Totalement privé, ce projet souhaité par le gestionnaire du parc, Viparis, n’est pas inscrit dans le plan Parisculteurs financé par la mairie de Paris. Cette dernière a déjà permis en quelques années l’éclosion d’une constellation de jardins partagés, micro-fermes, toits cultivés ou caves à champignons dans la capitale.

Deux techniques de cultures à l’œuvre

Dans cette ferme urbaine, deux techniques de cultures seront à l’œuvre, développées par la start-up Agripolis, spécialisée dans les fermes perchées sur des centres commerciaux. D’une part l’aéroponie, qui permettra la mise en place de tubes verticaux troués pour accueillir les racines d’herbes aromatiques, salades, fraises, radis et autres. Ces cultures bénéficieront d’une douche à la vapeur d’eau et de nutriments, pour moitié naturels et pour moitié de synthèse. D’autre part, l’hydroponie, qui ne concerna que les poivrons, aubergines, tomates ou courges. Les cultures pousseront en bac sur un substrat de déchets de noix de coco broyés, irrigués par le même liquide nutritif.

Il faudra composer avec les intempéries

Toutefois, la ferme urbaine du parc des Expositions de Paris devra faire face à une inconnue : le climat. A la différence de la ferme urbaine de Lyon et du modèle d’Agricool, où un ordinateur contrôle  l’humidité, la température, le gaz carbonique et la lumière, les cultures ici seront exposées aux intempéries, sans serre protectrice. Une incertitude qui ne devrait pas décourager les promoteurs de ces nouvelles formes de production alimentaire urbaine.

Quitter la version mobile