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Mix énergétique : la France adopte enfin sa feuille de route pour 2028

Un champ d'énergies éoliens terrestres.

 

Le gouvernement a finalement adopté, par un décret publié au Journal officiel jeudi, sa feuille de route énergétique à l’horizon 2028, qui matérialise sa volonté de développer les énergies renouvelables et de réduire le nucléaire dans la production d’électricité.

Fermeture de 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035

Alors qu’on l’attendait initialement fin 2018, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2019-2028 a été adoptée ce jeudi avec la publication d’un décret au Journal officiel. Le gouvernement confirme l’objectif de fermer 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035, dont les deux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin). Le premier a déjà été arrêté en février, le second suivra le 30 juin prochain. Par cette décision, la France cherche à réduire sa dépendance au nucléaire en ramenant sa part dans sa production d’électricité à 50 % en 2035, contre plus de 70 % aujourd’hui. Emmanuel Macron avait fait de cette proportion, inscrite dans la loi de transition énergétique votée en 2015, un engagement de campagne.

La neutralité carbone de la France à l’horizon 2050

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a souligné que la PPE publiée ce jeudi ne diverge que sur quelques points techniques du texte mis en consultation (une sortie accélérée du charbon notamment).

Au même Journal officiel, le gouvernement a publié un second décret, visant l’adoption de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Celle-ci fixe comme objectif la neutralité carbone de la France à l’horizon 2050.

Selon Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire, « Ces textes écologiques structurants, qui impliquent la décarbonation de tous les secteurs d’activités incarnent notre volonté intacte de poursuivre la transition écologique de notre pays ». Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), salue pour sa part « la publication de la PPE, qui donne, dans ce moment particulier de notre histoire, de la visibilité à nos différentes filières et confirme l’engagement de la France dans la transition énergétique ». Il appelle toutefois à rester « très attentifs aux moyens mis en œuvre pour atteindre, dans les délais, les objectifs fixés ».

« Un écart entre les discours et les actes »

Quant aux ONG de défense de l’environnement, elles estiment que le texte manque d’ambition. « Le gouvernement s’est refusé à intégrer les mesures complémentaires nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques – pourtant insuffisants – et de baisse de la consommation d’énergie de la France », ont critiqué dans un communiqué commun plusieurs associations (Réseau Action Climat, Amis de la Terre, Greenpeace, France Nature Environnement…). Elles voient dans cette PPE un « écart entre les discours et les actes » du gouvernement, qui se « prive de leviers clés pour une reprise économique compatible avec l’Accord de Paris ».

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