Alors que le confinement a permis à la Terre de mieux respirer, la pandémie de Coronavirus n’a pas profité à l’Amazonie. Loin de là. Bénéficiant de la crise et de la couverture médiatique qui est tournée vers elle, les méthodes immorales et illégales de déforestation sont en nette progression. Ainsi, le danger pensant sur la biodiversité locale est immense. Le phénomène est également nocif pour les peuples indigènes.
Des derniers mois catastrophiques pour l’Amazonie
De récentes études ont conclu que les premiers mois de cette année 2020 ont été très mauvais en matière déforestation en Amazonie. Le phénomène est autant environnemental, sociale que politique. En plus de cela, l’orientation politique du gouvernement brésilien est claire : réduire le plus possible les sanctions face aux destructions environnementales.
Les associations et l’opposition politique ne passent pas à côté du phénomène et décrivent cela comme un horrible spectacle. Greenpeace va même plus loin en affirmant que le pouvoir profite du Coronavirus et de ses morts afin que son projet anti-environnemental aille plus loin.
L’administration d’extrême droite est critiquée pour sa politique nuisant à l’écosystème du pays. En plus, cela accentue les violences illégales contre les peuples indigènes. Ces derniers mois la problématique s’est accentuée gravement.
L’exploitation forestière illégale : un désastre pour l’Amazonie
Le groupe Human Rights Watch a rappelé que le souci de la déforestation ne cesse de s’accentuer à cause des politiques publiques inadaptées et trop laxistes. Un décret datant de l’année dernière a transformé de A à Z les méthodes d’inspection et de sanction par rapport à l’exploitation forestière illégale au Brésil. Cela a notamment contribué à ralentir la procédure liée aux amendes.
Une étude a été effectuée par un célèbre média d’investigation brésilien nommée The Intercept. Ce dernier a comparé les cent premiers jours de l’année dernière avec ceux de cette année. Ainsi, on observe que les ordres d’inspection sont en baisse de plus de 20 % dans la totalité du pays. Même constat pour les avis d’infraction qui sont pour leur part en baisse de 10 %.
On peut aller encore plus loin en comparant la somme totale des amendes reçues. Ainsi, on observe une diminution spectaculaire de plus de 300 millions d’euros (d’environ 700 millions de réals pour 2019 à 400 millions en 2020), ce qui correspond à un effondrement de plus de 40 %. Ainsi, on constate que la politique de sanctions n’est plus la même. Encore pire : l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables a affirmé ne pas avoir effectué une seule audition d’infraction du mois d’octobre de l’année dernière jusqu’au début de cette année.
La déforestation légale est une exception
Les politiques publiques sont nettement moins sévères et sanctionnent beaucoup moins, rendant ainsi la déforestation plus rapide et plus facile. Si on regarde attentivement les études de l’Agence spatiale brésilienne, on constate que la déforestation est en hausse de plus de 50 % en à peine une année.
Ainsi, cela valide la thèse que la politique actuelle du président d’extrême-droite Bolsonaro contribue à accentuer les risques pesant sur les indigènes et les autres habitants de la forêt amazonienne. Désormais, le Brésil est le nouvel épicentre de la pandémie de Covid-19. Comme le dit la une célèbre revue scientifique, la politique du gouvernement qui se refuse à écouter les avis scientifiques ne contribue en rien à freiner la prolifération de la maladie. C’est une logique semblable par rapport aux soucis environnementaux. Jusqu’où la forêt amazonienne, véritable poumon de notre planète, pourra-t-elle supporter tout cela ?