Même si vous adorez la chaleur et la mer, 38 degrés peut sembler une température étouffante et excessive. Alors, quand cette dernière est enregistrée dans une région glaciale comme la Sibérie (dans une zone derrière le cercle Arctique), cela devient tout simplement inappropriée. Or, ce record a bel et bien été enregistré en Sibérie, plus exactement à Verkhoïansk. Il s’agit d’une ville située à plus de 4 5000 km de la capitale Moscou.
Cette mesure est un record absolu de chaleur depuis l’apparition des recensements des phénomènes météorologiques dans la zone, il y a plus de 135 ans, en 1885 exactement. Afin de mieux comprendre ce phénomène unique d’explosion de la température en Sibérie, nous nous sommes posés trois questions pour mieux comprendre ce qui se passe. En tout cas, phénomène météorologique est un mauvais signe pour la planète et s’inscrit en plus dans une tendance de fond globalement alarmante : un réchauffement climatique qui commence à devenir visible dans les lieux les plus froids de la Terre, bien au-delà du cercle polaire. Ainsi, en 2020, cela se voit déjà avec des températures extrêmement douces pour la saison.
Est-ce vraiment un record ?
La Sibérie, avec son climat continental, subit de façon naturelle des grands changements de température. C’est pourquoi il peut y avoir un écart de près de cent degrés entre les relevés les plus froids et ceux les plus chauds. Ainsi, au début de l’année 2020, un relevé de -58°C à eu lieu dans la ville de Verkhoïansk. Le record négatif de cette petite ville russe est de -67,8°C, enregistré il y a plus de 128 ans, en 1892 exactement. En 1988, la ville avait déjà connu une journée de chaleur, avec un enregistrement de 37 degrés. Or, cela était un 25 juillet, ce qui explique en majeure partie ce record même si la température moyenne du mois de juin tourne autour des vingts degrés. Néanmoins, des températures nettement au dessus des normales ont aussi été enregistrées dans d’autres villes situées au nord du cercle polaire. Cela a notamment été le cas à Kathanga, ville ayant subi une température de 25 degrés en mai, alors que la moyenne est de zéro pendant cette période.
D’où vient un tel phénomène ?
Il y a deux phénomènes qui s’accumulent. Tout d’abord, cela s’explique avec la météo. En effet, il y a un anticyclone stagnant au dessus de cette zone, gardant l’air chaud sur place et arrêtant l’air froid. Ainsi, les températures ne peuvent plus être régulées. C’est un phénomène de canicule parfaitement illustré par différents météorologues sur le réseau social Twitter. Ensuite, ce record de chaleur s’explique également avec le réchauffement climatique, qui est tout de même deux à trois fois plus rapide en Arctique qu’autre part sur Terre.
Est-ce inquiétant ?
Dans la zone Arctique, les températures ont grimpé de trois degrés depuis que le 21ème siècle a débuté. Ainsi, l’heure est grave et il faut agir rapidement avant qu’il ne soit trop tard pour la planète. En tout cas, la situation est grave en Sibérie et il y a des dégâts conséquents dans cette zone peu peuplée. Ainsi, à cause des hausses de température, les feux de forêts se multiplient mais aussi la fonte des glaces s’accélère et endommage profondément les sols. Cela pose un grand problème puisque les infrastructures et les voies routières sont bâties dessus.
Le réchauffement des zones froides comme l’Arctique a également une influence à l’échelle planétaire. Effectivement, les étendues enneigées et glacées, extrêmement réfléchissantes, marchent comme des miroirs renvoyant une partie des rayons du soleil. Ainsi, ce phénomène permet de protéger la planète. Or, ces zones disparaissent et sont remplacées par des étendues absorbantes comme par exemple les océans. C’est un véritable cercle vicieux faisant gonfler les températures sur tout le globe.