En trente ans, les lacs glaciaires se sont multipliés. Depuis des années et l’accélération du réchauffement climatique, la diminution des glaciers aux pôles mais également celle des glaciers de type « tropicaux » font l’actualité. On retrouve ces derniers en majorité présents dans des chaînes de montagne à des latitudes moyennes à hautes.
Quand ils fondent, que cela soit en Arctique ou bien en Antarctique, l’eau devient liquide et joue un rôle majeur dans la hausse du niveau des mers, au contraire des glaciers présents dans les montagnes. En effet, pour eux, c’est la géologie du terrain que suit l’eau. Ensuite, en s’écoulant, elle amène avec elle des débris rocheux (qu’on appelle moraine) ou des gros blocs de glace, avant qu’un lac glaciaire se forme.
En une vingtaine d’années, le nombre de ces lacs glaciaires a connu une hausse spectaculaire de 50 %. Afin d’obtenir ces résultats, le satellite Landsat a été utilisé et a pris plus de 254 500 clichés. Il s’agit du premier programme spatial civil d’observation de la planète, dont le dernier satellite est allé dans l’espace il y a 7 ans.
En trente ans, près de cinq mille nouveaux lacs glaciaires sont apparus
Avec les informations de Landsat (premier programme spatial d’observation de la planète) mais aussi un modèle informatique intégré à Google Earth Engine, les experts à l’origine sont parvenus à compter le nombre de lacs glaciaires à travers le monde. Ils sont aussi arrivés à déterminer et à quantifier l’augmentation en taille et en volume de ces derniers.
Entre les années 1990 et 1999, on comptait plus de 9 400 lacs glaciaires pour une surface totale d’environ 5 930 km². Pour ce qui est du volume, il était estimé à près de 105,7 km3 d’eau. Un nouveau décompte a été effectué à partir de 2015 (sur 3 ans) et ce sont plus de 14 350 lacs glaciaires qui ont été dénombrés pour une surface estimée totale de 8 950 km². Concernant le volume, il était pour sa part estimé à 156,5 km3 d’eau. En quasiment trente ans, le nombre de lacs glaciaires a ainsi augmenté de plus de 50 %. Même chose pour la surface et le volume (un peu moins de 50 % pour ce dernier).
Un danger pour les populations résidant à proximité
Beaucoup de lacs glaciaires se situent à des latitudes moyennes à hautes. Les plus grands sont présents dans des zones très froides comme par exemple au Canada, en Scandinavie ou dans des régions peu peuplées comme en Alaska, au Groenland ou bien dans la sublime Patagonie. C’est dans des pays tels que l’Islande, la Scandinavie et la Russie que les lacs grandissant le plus rapidement ont été trouvés. Par exemple, en Russie, des lacs ont vu leur volume s’étendre de plus de 150 %. Néanmoins, ces lacs sont plutôt petits et par conséquent malgré la rapidité de leur développement, leur volume n’est pas conséquent.
En Patagonie (région située en Amérique du Sud), il y a d’autres lacs glaciaires qui grandissent également, mais ces derniers sont quant à eux nettement plus vastes. Si on additionne la surface des trois plus grands lacs de cet immense territoire argentin et chilien, on constate qu’elle a tout de même augmenté de plus de 27 km2 en 28 ans depuis 1990.
Le niveau des mers monte !
En tout, les lacs glaciaires possèdent un volume d’eau pouvant faire augmenter la hauteur de la mer de 0,43 millimètre. Ils sont aussi un véritable danger pour les personnes qui habitent en aval de ces lacs puisqu’ils ne sont pas aussi stables en comparaison aux autres lacs. C’est un souci dans de multiples régions à travers le globe, où des personnes vivent en aval de ce genre de lacs, essentiellement dans les Andes et des zones telles que par exemple le Bhoutan ou le Népal, où des inondations peuvent être destructrices.