Le gouvernement français a récemment dévoilé sa stratégie par rapport à l’hydrogène. Au final, près de sept milliards d’euros vont être consacrés à la décarbonation, la conception d’hydrogène via technique d’électrolyse mais également la mobilité professionnelle ou encore la soutien à la recherche et la formation.
Cette rentrée 2020 est marquée par le développement de cette énergie d’avenir que représente l’hydrogène. Annoncé lors du plan de relance début septembre, environ 7,2 milliards d’euros vont être consacrés à cette énergie afin que le pays devienne un acteur international de l’hydrogène. Il y a deux ans déjà, un budget de cent millions d’euros avait été utile dans un test à petite échelle de cette énergie, en grande partie local. Avec cette stratégie, Paris prend la même route empruntée par Berlin (l’Allemagne a quant à elle investi neuf milliards dans l’hydrogène). La finalité du projet ? Faire du pays le leader de l’hydrogène décarboné.
Premier pilier du projet : la décarbonation
La première partie du plan concernera la décarbonation, le but étant de pouvoir concevoir un hydrogène vert. Actuellement, il faut savoir que la conception de l’hydrogène utilise les hydrocarbures, le but étant de se servir de l’électricité décarbonée, peu importe que cela soit de type renouvelable ou nucléaire, grâce à la méthode d’électrolyse de l’eau. Énergie nettement plus propre, la technique est par contre très chère. Paradoxe, elle demande également beaucoup d’énergie. Afin de faire des économies d’échelle conséquentes en haussant les volumes, un budget colossal de 1,5 milliard d’euros sera consacré à la conception d’électrolyseurs, avec un objectif de capacité évalué à 6,5 gigawatts.
Développement de la mobilité hydrogène « lourde »
La seconde partie du projet cible le développement d’une offre de mobilité lourde marchant à l’hydrogène. Cette énergie présente l’avantage de répondre aux différents enjeux liés aux grandes puissances motrices ou aux besoins par rapport à la longue autonomie (concernant par exemple les flottes captives qui effectuent des distances conséquentes).
Un appel à projet, avec près de 350 millions d’euros est prévu. Le but de ce dernier est le développement et l’optimisation des éléments et des systèmes par rapport à la conception et au transport de cette énergie, et à ses utilisations comme par exemple les applications de transport. Au total, c’est environ un milliard d’euros qui concernera cette partie du plan hydrogène.
Pour ce qui est du dernier enjeu, il concerne le soutien à la recherche, l’innovation et la conception de compétences dans le but d’optimiser les utilisations futures. Les secteurs d’applications sont larges et ciblent notamment l’aéronautique mais pas seulement. Effectivement, la décarbonation du secteur gazier est également concernée. Le seul dispositif ayant été précisé dans le projet est un programme de recherches nommé « Applications de l’hydrogène ». Ce dernier est doté d’une belle enveloppe de plusieurs millions d’euros (65 exactement).
Une nouvelle filière d’excellence en France
Le pouvoir désire que le marché soit accompagné par une politique basée sur la relocalisation industrielle. Selon les prévisions, cela pourrait engendrer environ 100 000 emplois directs et indirects dans le pays. Autre souhait du gouvernement : accompagner dans la recherche « les champions industriels », comme l’a affirmé le ministre Bruno Le Maire. Ce dernier a notamment cité des noms tels que par exemple Safra, la SNCF, Air Liquide ou encore McPhy.