Le fondateur et PDG de SpaceX, Elon Musk, croit pouvoir envoyer une première mission habitée de la fusée Starship à destination de Mars dès 2026, voire même dès 2024. Il a dévoilé cette ambition à l’occasion de la réception du prix Axel Springer en Allemagne.
Profiter d’une fenêtre de tir en 2022
Elon Musk a toujours eu la tête dans les étoiles et a toujours souhaité aller plus vite que ses ingénieurs. La semaine dernière, lors de la remise du prix Axel Springer, qui récompense des personnalités exceptionnelles et particulièrement innovantes, le fondateur et PDG de SpaceX a laissé entendre que sa société pourrait envoyer un premier voyage habité de sa fusée Starship vers Mars en 2026. Il ajoute même qu’avec un peu de chance, ce vol pourrait intervenir dès 2024.
Avant cette écheance, le milliardaire américain souhaite envoyer un véhicule inhabité en 2022 afin de déposer le matériel de survie nécessaire aux premiers arrivants. Il a choisi cette date parce que tous les deux ans les orbites respectives de la Terre et de Mars se rapprochent. La distance entre les deux planètes passe alors de 401,3 à 55,7 millions de kilomètres.
Une ville autonome sur Mars d’ici 2050
Pour peupler Mars, Elon Musk prévoit d’utiliser sa flotte de vaisseaux Starship, qui enverra une centaine de passagers à la fois tous les deux ans. L’objectif est d’installer de manière permanente une première colonie d’un million d’humains sur la planète rouge d’ici 2050. Selon lui, le transport devrait coûter autour de 250.000 dollars. Un luxe ! « La chose incroyable sur laquelle nous devons nous concentrer est, je pense, le chemin le plus rapide vers une ville autonome sur Mars », a déclaré l’entrepreneur dans ses échanges avec le PDG d’Axel Springer SE, Mathias Döpfner, lors de la cérémonie de la remise du Prix.
Par ailleurs, il a rappelé le rêve à l’origine de SpaceX : aider l’humanité à devenir une espèce multiplanètes. Ce à quoi nous sommes d’ailleurs condamnés avec l’explosion démographique et l’exploitation déraisonnée des ressources terrestres. Notons enfin qu’au cours de cet entretien diffusé sur le Web, le milliardaire américain a réitéré son désir de vouloir mourir sur Mars. « Mais pas en s’écrasant dessus », a-t-il plaisanté.
Des délais toujours pas respectés
De l’avis de quelques des observateurs, le calendrier fixé par Elon Musk est un peu trop ambitieux compte tenu du coût global de ce projet et surtout des nombreux défis techniques qu’il reste à relever (logistique, ravitaillement, sécurité des astronautes, etc.). Le prototype de Starship s’est d’ailleurs écrasé le mercredi 9 décembre à Boca Chica, aux Etats Unis, après 6 minutes de vol. Constamment optimiste, le patron de SpaceX a tout de même évoqué un test réussi.
La NASA avait déjà estimé que l’entrepreneur ne pourrait pas envisager une mission habitée vers Mars avant 2030, probablement vers 2040. Une projection à considérer puisque SpaceX ne tient pas toujours ses délais. Au début des années 2010, la société prévoyait notamment l’envoi d’une capsule Dragon sur Mars à la fin de la décennie. Malgré ses reports, SpaceX avance tout de même dans ses projets et a la confiance de la NASA, qui met à sa disposition la Station spatiale internationale (ISS).