En Nouvelle-Zélande, un village a testé une nouvelle technique afin que les pétrels (il s’agit d’oiseaux marins) ne meurent pas écrasés sur les routes. La stratégie est simple : l’extinction des lampadaires ! Il s’agit tout simplement d’une première dans le pays.
Éteindre la totalité des lampadaires pour sauver les oiseaux
Éteindre les lumières afin de préserver les oiseaux ? C’est la nouvelle technique de Punakaiki. Il s’agit d’un petit village présent dans le West Coast. Cela ne vous dit sans aucun doute rien ! C’est une région située dans le sud de la Nouvelle-Zélande. Cette stratégie de lumières éteintes a un but : le sauvetage des pétrels, qui sont des oiseaux marins rares.
La particularité du pétrel est que lorsqu’il s’envole pour sa migration, il décolle d’une falaise afin de s’alimenter en mer. Cet oiseau est aussi connu pour se repérer dans l’eau grâce aux astres. Ainsi, si cet oiseau migrateur survole une île suréclairée, il aura des difficultés d’orientation et finira par s’échouer au sol. Il faut savoir que cet oiseau recherche la lumière car il chasse des proies bioluminescentes : ce sont pour les pétrels, des genres de calmars.
Les spécificités physiques du pétrel sont particulières. Ainsi, quand il est au sol, il ne peut malheureusement plus s’envoler. C’est pourquoi la plupart du temps, il finissent écrasés ou ils se font attrapés par des prédateurs. Depuis 2019, le souci est devenu un problème majeur dans le village néo-zélandais de Punakaiki à cause de l’utilisation lumières LED (qui marchent avec une diode). Conséquence début novembre 2020 : pour la première fois en Nouvelle-Zélande, les autorités ont engendré une panne d’électricité, avec l’extinction de quinze lampadaires sur une partie d’une autoroute de plus trois kilomètres. Cette opération pour sauver les oiseaux devrait continuer jusqu’à début 2021.
Les pétrels meurent à cause de la pollution lumineuse
Les conséquences de l’opération ont rapidement été positives. En effet, une fois les lampadaires éteints, les pétrels ne se sont plus échoués. Si on se fit à l’agence responsable de la sauvegarde des pétrels du district de Westland, présent dans la zone de West Coast, il n’y a que dix pétrels qui se sont « échoués sur le bitume » à Punakaiki en 2020 contre plus de vingt en temps normal. Par contre, les oiseaux de mer seraient quant à eux tombés par dizaines sur les chemins de Greymouth. Il s’agit de plus grande ville de la côte ouest du pays. Or, cette dernière n’a toujours pas testé la technique.
La pollution lumineuse est une cause de perturbation du vol des oiseaux marins. Chaque décès n’est pas lié à cela mais énormément le sont. Le souci est que la lumière ne vient pas seulement des lampadaires, mais également des propriétés privées. Souci posé par la stratégie : comment les résidents de Punakaiki peuvent-ils bouger la nuit sans lumières sur les chemins ? Les autorités compétentes ont trouvé la solution : se servir de lampes torches !
Une expérience également effectuée à la Réunion
L’expérience n’est pas inédite. En effet, depuis près de douze ans, la Réunion effectue également ce qu’on appelle des « nuits sans lumière », qui offrent la possibilité de protéger les oiseaux du département. Ainsi, cette technique a permis le sauvetage de près de 389 pétrels, si ont se fit à la Société d’Études Ornithologiques de La Réunion. La méthode a aussi offert la possibilité de mieux conserver les écosystèmes perturbés à cause de l’éclairage, cela étant notamment le cas pour des espèces d’insectes, de poissons ou encore de reptiles.
Les différents acteurs de l’éclairage public ont un souhait commun : mieux éclairer et non pas chercher à supprimer la totalité des lumières. Dans ce but, il est nécessaire de mieux comprendre la demande en éclairage pour une meilleure adaptation aux pratiques. Au final, le but est l’intégration du besoin d’obscurité dans les politiques publiques avec un objectif de pérennisation de cette stratégie d’éclairage durant toute l’année.