En 2021, les interrogations autour de l’expérimentation animale ne semblent toujours pas tranchées. Par exemple, sur l’année 2018, il y a eu usage d’environ deux millions d’animaux dans les laboratoires en France. La morale et l’éthique grandissantes autour des questions animales font que ce chiffre doit baisser le plus vite possible.
Les experts se servent d’animaux en laboratoire pour différentes raisons. Parmi elles, il y a tout d’abord la recherche fondamentale qui permet un accroissement des connaissances. Ensuite, il y a également la recherche appliquée dont la finalité est l’optimisation du bien-être humain et animal. Puis, vient dans un second temps, les études toxicologiques, étape obligatoire dans le but de mettre en vente des produits tels que par exemple les médicaments à utilisation humaine ou vétérinaire.
Ces trois aspects, c’est environ 90 % des usages d’animaux. Dans l’Union Européenne, il existe une directive affirmant que le remplacement à 100 % des procédures effectuées sur des animaux vivants à des buts scientifiques et éducatives est la finalité à remplir lorsque cela sera réalisable au niveau scientifique.
Disparition de l’expérimentation animale : encore du chemin à faire !
Le milieu cosmétique a été un des premiers à être obligé, au niveau réglementaire, de se diriger vers d’autres options que l’expérimentation animale. De plus en plus de marques en Europe se vantent de proposer des produits « cruelty free » (se traduisant sans cruauté). Ainsi, cela signifie que le produit n’a pas été testé sur des animaux. Parallèlement, l’UE n’autorise pas l’expérimentation animale pour valider la mise sur le marché de produits cosmétiques.
Pour d’autres secteurs, ce genre d’interdictions paraît tout simplement irréel. En effet, à l’heure actuelle et dans beaucoup d’autres domaines, il est obligatoire de se servir de l’animal car c’est l’unique solution permettant une préservation optimale de l’humain lors de l’utilisation d’une nouvelle thérapie. Même si l’expérimentation animale ne va pas se terminer dans les années qui viennent, les mentalités bougent et des changements ont lieu.
En 2021, les scientifiques ont déjà d’autres options sous la main
Les solutions alternatives se catégorisent en deux familles : in vitro et in silico. La première catégorie se déroule en laboratoire, et s’effectue en dehors d’un organisme vivant. Elles intègrent la culture de cellules spécifiques et spécialisées, nommées également « différenciées ». Grâce à ces cultures, il est possible de concevoir des organoïdes. Il s’agit de cellules différenciées, qui présentent la particularité d’effectuer une organisation digne d’un mini-organe. Or, au final, elles ne font qu’imiter des fonctions de l’organe. Une chose est certaine : ces structures 3D sont extrêmement intéressantes pour les domaines de la recherche et des études toxicologiques puisqu’elles permettent de savoir comment fonctionne l’organe imité. D’ailleurs, un laboratoire français va très prochainement effectuer le premier essai clinique sur ces organoïdes, dans le domaine de la cancérologie.
La solution du cobaye humain ?
Une des meilleures solutions serait que les modèles animaux (que ces derniers soient vivants ou non) soient remplacés par des évaluations effectuées sur l’humain. D’ailleurs, à ce sujet, le prix Nobel de médecine en 2002 a déclaré qu’il y a nullement besoin de dénicher un organisme modèle car ce sont les humains eux-mêmes qui sont les organismes modèles. Néanmoins, un tel changement demande la conception et l’utilisation de solutions peu dangereuses.
L’avantage du modèle animal était de restreindre le plus possible les conséquences collatérales de l’usage d’une molécule chez l’homme. Ainsi, la science n’est pas prête de se passer des animaux. Or, d’ici une dizaine d’années, une grande avancée aura été faite en la matière. Cependant, il y a une condition à cela : la hausse des financements destinés à la recherche. Ainsi, les organismes du pays et les autorités adéquates doivent contribuer à ce besoin grandissant de supprimer l’expérimentation animale.