À l’occasion du 4ème One Planet Summit, organisé en France, une promesse de presque 12 milliards d’euros de financement a été faite pour donner une seconde chance à la Grande Muraille Verte. Lancé en 2007, ce projet vise la création d’une barrière végétale de 100 millions d’hectares, du Sénégal à Djibouti, d’ici 2030. Mais jusqu’à présent 4 000 000 hectares seulement ont été aménagés.
Onze pays concernés par l’initiative
Lors du 4ème One Planet Summit, organisé le 11 janvier 2021 à Paris, le président Emmanuel Macron a annoncé que 11,8 millions d’euros seront mobilisés pour les cinq prochaines années afin de concrétiser la Grande Muraille Verte en Afrique. Ce fonds émane majoritairement des institutions comme l’Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Annoncée en 2002 et lancée officiellement en 2007, ce projet pharaonique vise à créer une barrière végétale d’au moins 100 millions d’hectares qui devrait traverser l’Afrique, du Sénégal à Djibouti, d’ici 2030. Au total onze pays sont concernés dont le Burkina Faso, le Nigeria, le Soudan, et l’Éthiopie. Outre la plantation d’arbres, le projet prévoit la recréation de prairies et d’agroforesterie grâce notamment aux demi-lunes, de petits trous dans la terre pour retenir l’eau et améliorer la fertilité des sols.
« Transformer la vie de 100 millions de personnes »
L’enjeu c’est de restaurer les sols dégradés et d’arrêter la progression du désert au Sud du Sahara. Cette barrière végétale pourrait aussi capturer 250 millions de tonnes de carbone. Mais l’ambition de la Grande Muraille Verte va au-delà de l’écologie. Elle se présente également comme un véritable programme de développement à travers la création de dix millions d’emploi et capturer 250 millions de tonnes de carbone. D’après l’ONU, la barrière est « conçue pour transformer la vie de 100 millions de personnes en cultivant une mosaïque d’arbres, de prairies, de végétation et de plantes ».
Un coût global estimé à une trentaine de milliards d’euros
Cette muraille aurait déjà être construite en grande partie. Mais en treize ans, il n’y aurait eu que 4 000 000 hectares aménagés sur les 100 millions prévus, soit 4% du total. Un pourcentage bien maigre qui s’explique par l’insécurité dans les pays concernés (terrorisme, instabilité politique, etc.) et l’insuffisance des financements dans ces pays largement pauvres. Par ailleurs, les financements annoncés par des donateurs arrivent au compte-goutte. En 2015, par exemple, ils n’ont versé que quelques centaines de millions d’euros, alors que le coût total du projet est estimé entre 29 et 35 milliards d’euros. Ainsi, il va falloir en faire plus pour accélérer la construction de la Grande Muraille Verte. Selon l’ONU, pas moins de 8,2 millions d’hectares devront être restaurés chaque année jusqu’en 2030 pour atteindre les objectifs fixés.