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Monnaies numériques : La France et la Suisse mènent une expérimentation sur des paiements transfrontaliers

Des bilets de banque euro.

 

La Banque de France (BdF) et la Banque nationale suisse (BNS) s’associent pour mener une expérimentation sur des paiements transfrontaliers en Europe. Ce projet, baptisé « Jura », concernera uniquement les intermédiaires financiers, et ne sera donc pas accessible aux particuliers.

Les cryptomonnaies passent peu à peu les portes des institutions bancaires. La Banque de France (BdF), la Banque nationale suisse (BNS) et le pôle innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI) s’associent pour mener une expérimentation sur des paiements transfrontaliers en Europe. Ce projet, baptisé « Jura » (du nom de la chaîne de montagnes), s’appuiera sur deux monnaies numériques de banque centrale (MNBC) de gros, en euros et en francs suisses. Notons qu’une MNBC est une représentation virtuelle d’une monnaie fiduciaire gérée par une banque centrale. Elle s’appuie sur la blockchain qui permet des échanges décentralisés et plus sûrs car infalsifiables. Cette devise se différencie ainsi d’une cryptomonnaie qui s’échange de pair à pair en dehors d’un système étatique.

De la vitesse, de l’efficacité et de la sécurité

Comme il s’agit de MNBC de gros (et non de détails), « Jura » ne concernera que les intermédiaires financiers, pas le grand public. Selon Benoît Cœuré, directeur du pôle innovation de la BRI, les monnaies numériques de gros pourraient « augmenter la vitesse, l’efficacité et la transparence des cas d’utilisation transfrontières ». Le test annoncé consistera concrètement à analyser les échanges transfrontaliers d’une MNBC de gros en euros contre une MNBC de  gros en franc suisse et vice versa. Ce, par le biais d’un mécanisme de règlement paiement contre paiement ou livraison contre paiement. Ces transactions se feront entre banques domiciliées en Suisse et en France et presque instantanément. Mais les deux banques centrales françaises et suisses devront les approuver numériquement.

Juste un projet exploratoire

« Pour les banques centrales, il est essentiel de rester à la pointe du progrès technologique », a commenté Andréa M. Maechler, membre de la direction générale de la Banque nationale suisse. La BdF et la BNS précisent toutefois qu’il s’agit d’un projet de pure expérimentation. « Jura » n’a donc pas vocation à déboucher sur l’émission effective et pleine d’une MNBC de gros. Ce test, qui doit être réalisé au cours des prochains mois, est une suite logique de deux initiatives lancées séparément par les partenaires l’année dernière. D’une part un programme expérimental pour progresser dans le domaine des monnaies numériques en France, d’autre part un projet dénommé Helvetia pour analyser le règlement de tokens en MNBC de gros.

Des projets partout dans le monde

Comme la BdF et la BNS, plusieurs banques centrales étudient l’hypothèse d’une émission de monnaie numérique. Même la Banque centrale européenne se planche sur la question. Elle doit décider cet été de l’opportunité de créer une telle devise. Mais, il se pose d’abord des enjeux sur le respect de la protection des données et de la vie privée des citoyens. Les Etats Unis ne sont pas en reste de ce projet. Début mai, Accenture et la Digital Dollar Foundation ont annoncé le lancement de cinq projets pilotes sur les MNBC. Ces initiatives impliqueront des entreprises françaises, des distributeurs et des ONG.

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