Après sa solide victoire contre la Mannschaft, mardi dernier à Munich, l’équipe de France de football s’est vu marcher sur tout le monde au cours de cette Euro. Mais, le triste nul de ce samedi face à la Hongrie, l’a ramenée en partie sur terre. Maintenant, il faudra sortir les tripes contre le Portugal pour espérer poursuivre l’aventure.
Avant le début de l’Euro, la France faisait figure de super favori de la compétition. Ce statut s’est renforcé après sa victoire (1-0) face à l’Allemagne, mardi dernier à Munich. Solides dans tous les secteurs de jeu, les Bleus ont maîtrisé leur sujet, même si les Allemands avaient la possession. Il n’y avait d’ailleurs pas de raison de s’inquiéter car ce système de jeu avait bien fonctionné à la Coupe du monde 2018 en Russie. Fort de cette victoire face à la grande Mannschaft, les Français se voyaient rouler sur tout le monde. Les supporters en ont rajouté une couche de chauvinisme. Et voilà, quatre jours plus tard, la machine bleue a coincé à Budapest, face à des Hongrois très regroupés en défense.
Un stade plein à craquer
Kylian Mbappé et ses partenaires n’ont pas su trouver les clés pour sauter le verrou hongrois en 3-5-2. Ce sont même les Magyars, visiblement sans complexe, qui ont pris les commandes de ce match à la Puskas Arena, galvanisés par plus de 50.000 supporters. Ils ont imposé aux Français un gros défi physique d’entrée. Mais, les Bleus ont remis le pied sur le ballon après les dix premières minutes. Et très vite, ils ont enchaîné les occasions. Antoine Griezmann a d’abord buté sur Péter Gulacsi à la 13e minute, puis Karim Benzema a sollicité le gardien hongrois, une minute plus tard. Kylian Mbappé a imité ses compères d’attaque à trois reprises (17e, 21e et 26e) sans toutefois cadrer.
Les Hongrois plus réalistes
Le festival de ratés a continué avec Karim Benzema qui manque un but tout fait par Kylian Mbappé (30e). Ce dernier passe à son tour en revue la défense hongroise pour s’ouvrir un angle de tir. Sa frappe passe juste à côté (33e). Paul Pogba l’imite en envoyant un missile au ras du poteau de Gulacsi (37e). Alors que la Hongrie semblait être proche de la rupture, c’est elle qui ouvre le score. Fiola, profitant d’une erreur de Benjamin Pavard, marque dans le temps additionnel de la première mi-temps.
Au retour, les Bleus n’ont pas réajusté leurs pieds. On verra d’autres ratés, jusque à la 66e minute. Le moment choisi par Griezmann pour délivrer les Français. L’attaquant barcelonais concrétise, lui, un superbe service de Mbappé. Après l’égalisation, plus rien ne se produit malgré les apparitions de Lemar, Tolisso et Giroud. Une tête de ce dernier, dans les dernières minutes, constitue la seule véritable occasion française du dernier quart d’heure.
« Il fait de très bonnes choses mais il lui manque de concrétiser »
Ce n’est pas que les Bleus ont géré le match. Ils ont paru tout simplement très limités. On pourra pointer du doigt la chaleur lors de cette rencontre, mais la réalité est bien là : nous avons été maladroits. Didier Deschamps s’en est bien rendu compte. « On a effectué une première période où on a eu des occasions. Malheureusement, on n’a pas eu le réalisme », a souligné le sélectionneur national. Il sait aussi que Karim Benzema est en difficulté.
« Je ne pense pas qu’il y ait de doute vu son vécu et son expérience. Il fait de très bonnes choses mais il lui manque de concrétiser. Il sait qu’il est attendu sur cet aspect-là même si je lui ai dit : ce n’est pas que ça. L’essentiel est qu’il garde confiance. Et qu’il garde ma confiance » a tenté de justifier Deschamps, qui dit qu’il s’attendait à ce qu’on n’écrase pas tout le monde. Maintenant, il a les yeux tournés vers le match de mercredi contre le Portugal. Les Bleus devront s’imposer ou à défaut faire un mal nul face à la Seleção portugaise pour se qualifier pour les huitièmes de finale.