Un réputé institut de recherche californien a défini que nous allons passé les cinq prochains mois « à crédit ». La date de dépassement de cette année se révèle être le 29 juillet.
La déforestation est de plus en plus rapide
Cette année, le Jour du dépassement est le jeudi 29 juillet 2021, rattrapant le recul unique de l’année dernière engendrée par la pandémie de Coronavirus. Les forêts, grandement touchées par notre modèle prédateur de ressources, ont une fonction primordiale dans un but de régulation de climat et afin de faire reculer cette terrible date.
La date du 29 juillet 2021, définie par le groupe de réflexion Global Footprint Network, se traduit par la journée où l’humanité toute entière se sera servie d’autant de ressources biologiques que ce que la Terre peut reconstituer en une année. Dès cette date, nous serons cinq mois dans le rouge en égratignant le capital naturel pouvant nous faire vivre les années futures. À l’heure actuelle, nous nous servons de près de 74 % de plus que ce que les écosystèmes de la Terre peuvent reconstituer, ce qui correspond à l’égal des ressources qu’émettrait « 1,7 Terre » en une seule et unique année.
Depuis 1970, la constante progression de la date du Jour du dépassement
Cette année, le Jour du Dépassement est quasiment revenu au niveau d’il y a deux ans, après avoir été repoussé, de façon temporaire, en 2020 à cause du recul de la consommation liée aux restrictions engendrées par la pandémie de Coronavirus. La célèbre ONG WWF France appelait il y a un an à prendre l’occasion d’une relance verte : cette opportunité a malheureusement été manquée au niveau international. En effet, lors du premier semestre de cette année, la déforestation amazonienne a augmenté de 17 %, ce qui correspond à dix mille km² de forêt disparue.
Deux aspects majeurs ont participé à faire progresser le Jour du dépassement : la hausse de 6,6 % de notre empreinte carbone en comparaison à l’année dernière et la baisse de 0,5 % de la biocapacité forestière internationale (capacité des forêts à concevoir des ressources naturelles – produits forestiers tels que par exemple le bois, le papier – et à effectuer un stockage du carbone). Cette baisse est causée en majorité par le pic de déforestation enregistré dans la forêt amazonienne. Au Brésil seulement, près de 1,1 million d’hectares de forêts ont été effacés l’année dernière.
C’est un véritable record depuis 2008. Une tendance ne s’amenuisant pas : au premier semestre de cette année, la déforestation en Amazonie a connu une augmentation de près de 17 %. Pour la troisième année de suite, la forêt perdra près de dix mille km², ce qui correspond à environ 60 % de plus que la moyenne de la décennie avant la prise de pouvoir du président Bolsonaro (période 2009-2018). La saison sèche arrivant, le pire rester à venir au Brésil par rapport aux incendies.
Le Jour du dépassement doit reculer
Subissant de plein fouet la déforestation et la dégradation, les forêts ne peuvent plus avoir leur fonction essentiel de puits de carbone, primordial dans le but de capturer une part des émissions de gaz à effet de serre et par conséquent faire reculer le Jour du dépassement. En ravageant ou abîmant les forêts, des puits de carbone nécessaires seront perdues.
Le carbone présent dans ces forêts est également libéré. Les autres points forts de la forêt (don de matières premières, cycle de l’eau régulé, fonctionnalités culturelles et religieuses etc.) sont aussi touchés. Même chose pour la biodiversité.
Si la totalité des effets de ces ravages nous concernent tous, les premières cibles sont les peuples autochtones et communautés locales pour qui ses forêts par rapport à leur survie sont essentiels, tandis que le WWF, avec l’appui de trente autres organisations, a dévoilé que la sauvegarde des écosystèmes n’est pas possible sans leur rôle actif.