Facebook a annoncé cette semaine la création très prochaine de 10 000 emplois en Europe pour accélérer sur le développement de son projet de métaverse. Il s’agit d’un monde parallèle qui exploitera les technologies de réalité virtuelle et de réalité augmentée pour nous fait vivre des expériences sensorielles incroyables. C’est en tout cas la promesse de Mark Zuckerberg.
Après avoir mis Internet et le secteur du mobile sous sa coupe, Mark Zuckerberg souhaite à présent nous offrir un nouveau monde, au plus vite. En effet, Facebook a annoncé cette semaine vouloir créer 10 000 emplois en Europe sur 5 ans pour accélérer sur le développement du metaverse. Autrement dit la construction d’un univers fictif exploitant les technologies de réalité virtuelle et de réalité augmentée. Le groupe américain dit vouloir placer l’Europe au cœur de ses plans pour participer à la réalisation de ce projet. Il serait particulièrement intéressé par « la force de l’industrie technologique et le potentiel des talents technologiques européens ». Conscient que son ambition achoppera sur la législation du Vieux continent, Facebook assure partager les valeurs de liberté d’expression, de vie privée et de transparence avec l’Union européenne. Aussi, propose-t-il de travailler avec les gouvernements de l’Union pour trouver la bonne approche.
Considéré comme une véritable révolution technologique
« Facebook est au commencement d’un voyage pour aider à construire la plateforme informatique du futur », s’est enthousiasmé Nick Clegg, vice-président du groupe chargé des affaires publiques au sein de l’UE. Pour Mark Zuckerberg le metaverse « va être une très grande partie du prochain chapitre pour l’industrie de la technologie ». C’est pourquoi, il souhaite investir « des milliards et des milliards et des milliards de dollars » dans ce projet afin de construire « un avenir extraordinaire d’ici 5 à 10 ans ».
Selon le dirigeant, le metaverse constitue un « univers parallèle virtuel révolutionnaire » et un « internet incarné » dans lequel les utilisateurs passeront de simples spectateurs à des acteurs de leur propre histoire numérique. Avec ce concept, chaque utilisateur pourrait créer un avatar et mener une vie parallèle sans avoir besoin de sortir de chez lui. Il pourrait se déplacer, communiquer avec les autres et interagir en toute simplicité. Il aurait notamment la possibilité d’aller en boîte de nuit, de faire du shopping, du sport, une ballade, participer à des apéros, etc.
« Le sentiment de vraiment être là avec les gens »
Mais, Mark Zuckerberg garantit qu’il n’y aura pas que du divertissement dans ce monde virtuel. En effet, il a également prévu la création de salles de réunions virtuelles pour travailler depuis chez soi. C’est la tendance d’ailleurs depuis l’apparition de la pandémie du Covid-19. Le travail à distance et les visioconférences sont devenus la norme. Pour toutes ces activités, il faudra s’équiper de casques et lunettes de réalité virtuelle ou augmentée spécifiques. Ce qui permettrait de profiter de technologies comme les hologrammes pour se téléporter et se déplacer avec plus de fluidité.
« La qualité essentielle du metaverse sera la présence, le sentiment de vraiment être là avec les gens », promet Mark Zuckerberg, qui considère cette possibilité comme « le Graal des interactions sociales ». Par ailleurs, le dirigeant souligne le caractère totalement ouvert de ce metaverse. Selon lui, « aucune entreprise ne possédera ni n’exploitera le metaverse. Comme Internet, sa caractéristique principale sera son ouverture et son interopérabilité ». Mais pour donner vie à ce monde, il « faudra une collaboration et une coopération entre les entreprises, les développeurs, les créateurs et les décideurs politiques », ajoute-t-il. Bien sûr, Facebook fera partie de ces acteurs clés.
L’industrie du jeu vidéo en pionnière
Pour rappel, le metaverse a été évoqué pour la première fois dans Le Samouraï virtuel de Neal Stephenson, un roman paru en 1992. Cette fiction montre en détails comment un metaverse pourrait fonctionner. Le concept a ensuite été repris dans le cinéma, notamment dans « Ready Player One » (2018) de Steven Spielberg. Mais avant le cinéma, c’est l’industrie du jeu vidéo qui l’a le mieux exploité. Et cela dès le début des années 2000 avec Second Life, cet univers virtuel qui a enregistré jusqu’à 30 millions d’utilisateurs. Il a disparu peu après la création de Facebook.
Aujourd’hui encore le jeu vidéo continue de profiter du metaverse sous diverses formes. On se souvient qu’en avril 2020, par exemple, le rappeur américain Travis Scott a donné sur Fortnite plusieurs concerts pour pallier aux contraintes du confinement. Le premier show a rassemblé au moins 12 millions de fans. Les leaders des jeux vidéo devraient ainsi se disputer le nouveau marché avec les géants de la tech tels que Google, Facebook, Amazon et Apple, déjà très intéressés.