Lors de la présentation de son programme présidentiel ce jeudi, Emmanuel Macron a évoqué la création d’un métavers européen. Le secrétaire d’État au Numérique, Cedric O, a précisé qu’il ne s’agit pas vraiment d’un métavers public comme celui de Facebook, mais d’une version européenne de certaines technologies utilisées dans ce monde virtuel.
Sortir de la dépendance anglo-saxonne ou chinoise
Lors d’une rencontre avec 300 journalistes français et étrangers à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le jeudi 17 mars 2022, Emmanuel Macron a présenté son programme électoral pour un éventuel deuxième mandat. Le président sortant a évoqué une centaine de mesures qu’il souhaiterait appliquer s’il était réélu. Il a notamment parlé de la création d’un métavers européen. « Nous nous battrons pour bâtir un métavers européen » a-t-il assuré.
Pour lui, c’est un sujet absolu essentiellement pour la création, mais aussi les créateurs eux-mêmes, quels que soient leur activité ou domaine culturel. Emmanuel Macron promet qu’avec la mise en place de ce projet, ces créateurs ne dépendraient plus « d’acteurs ou d’agrégateurs anglo-saxons ou chinois », qui ont tout le loisir de « contourner les règles de respect des droits d’auteur ou des droits voisins ».
Le métavers, un concept encore flou
Mais qu’entend-t-il au juste par « métavers européen » ? Selon le secrétaire d’État au Numérique, Cedric O, qui s’exprimait sur BFM Tech, il ne s’agira pas de bâtir un métavers public comme on l’entend ou plutôt Facebook l’entend. Ce métavers de Facebook (qui a d’ailleurs promu ce concept) est un univers tridimensionnel (réseaux sociaux, jeux et applications) reposant sur diverses technologies comme la 3D, la réalité virtuelle et la réalité augmentée.
Mark Zuckerberg promet qu’on pourra y vivre comme dans la vraie vie. Grâce à un avatar, on pourra notamment y travailler, faire nos courses et nous divertir. Malgré toutes ces précisions, le concept reste encore assez vague. Chaque géant technologique a sa propre approche de ce monde, notamment Microsoft, Roblox et Baidu.
La France a déjà quelques briques technologiques
Cedric O a indiqué que le « métavers européen » de Macron sera une version européenne de certaines technologies de ce monde virtuel, comme les moteurs 3D temps réel. Il sera question de créer des concurrents européens aux moteurs américains tels que Unreal Engine d’Epic Games et Unity, les plus utilisés dans l’industrie du jeu vidéo. Ce sera d’autant facile que la France ne manque pas de moteurs 3D temps réel. On pense, entre autres, à ceux de l’éditeur de logiciels Dassault Systèmes et des développeurs de jeux vidéo Ubisoft et Asobo Studio.
La création de ce « métavers européen » s’accompagnera de la mise en place d’un véritable écosystème numérique autour du software, du hardware et de la conception de matériel. Les groupes américains comme Apple et Meta (ex Facebook) l’ont compris depuis longtemps. Ils conçoivent non seulement des logiciels propres à leur univers, mais également fabriquent des appareils adaptés (ordinateurs personnels, smartphones, etc.).