Les données récentes sur les émissions de CO2 sont terribles. Si ces dernières continuent leur hausse inexorable et à une telle vitesse, le budget carbone va prochainement exploser. En 2028, la barre des 1,5 degré de réchauffement pourrait déjà être franchie.
Afin de sauver la planète et l’environnement, il est nécessaire de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. C’est une certitude. Néanmoins, les émissions de dioxyde de carbone, qui avait bénéficié de la crise sanitaire afin de diminuer il y a deux ans (en 2020), ont connu une terrible augmentation l’année dernière, ce qui fait craindre le pire pour les budgets carbone sur moins d’une décennie.
Il y a peu de temps, l’Agence internationale de l’énergie l’affirmait déjà. Les émissions de CO2 en 2021 n’ont jamais été aussi conséquentes. Les experts présents dans le programme Carbon Monitor l’affirment également. À la suite d’une diminution causée par le crise du Coronavirus, un rebond de 4,8 % des émissions au niveau international est survenu.
Le monde n’a jamais autant produit de CO2 que l’année dernière
En 2021, les émissions ont connu une nouvelle augmentation dans la majorité des secteurs, et cela dans la majorité des pays. C’est le milieu aérien qui a rencontré le rebond le plus conséquent. Pour ce qui est des liaisons intérieurs, la hausse a tutoyé la barre des 26 % ! Concernant les liaisons mondiales, elles ont franchi les 18 %. Contre une augmentation d’uniquement 5 % par rapport à la conception d’électricité, 2,6 % pour le milieu industriel et 8,9 % pour le secteur du transport routier – qui n’est autre que le premier émetteur (près de 513 mégatonnes d’équivalent dioxyde de carbone sur une totalité de plus de 34,9 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone).
Le programme nommé Carbon Monitor effectue des mesures quasiment en temps réel des émissions causées par la conception d’électricité. Possibilité de lecture des informations dévoilées par ce fameux programme : les émissions de dioxyde de carbone par pays. Ainsi, le rebond de la Chine est évalué à environ 6 %. La France pour sa part va au-delà de la barre des 10 % ! Il n’y a que le Japon qui conserve ses émissions à un seuil régulier (-0,32 MtCO2). Concernant ce qu’on peut appeler le « reste du monde » – excluant les émetteurs de gaz à effet de serre majeurs -, les émissions de dioxyde de carbone ont connu une hausse d’environ 1 %.
En France, les émissions du transport terrestre ont augmenté de 5 % par rapport à l’augmentation totale de plus de 10 % des émissions. Concernant celles du secteur résidentiel, elles ont participé à près de 3 %. En Allemagne – au même titre que dans d’autres pays tels que l’Inde, la Chine, la Russie ainsi que le Brésil -, c’est le milieu de la conception d’électricité qui a le plus participé à cette triste augmentation, terrible pour l’avenir de notre planète.
Des situations de diminutions des émissions et de rebond ne sont pas inédites
Des terribles crises liées à l’énergie ont déjà eu lieu lors des dernières décennies : 1974, 1980-1982 et 1992. Et cela a évidemment eu des impacts sur les émissions de CO2 dans le monde. Même chose avec la crise financière de 2008. Finalement, le phénomène ne cesse de se répéter. Or, il s’accentue. Ainsi, cela ne fait que baisser la confiance que nous avons dans les plans et les actions de lutte contre le bouleversement du climat.
Le fait que notre budget carbone puisse être épuisé en moins d’une décennie doit absolument nous alerter. Les experts du programme Carbon Monitor tirent la sonnette d’alarme. Si vous ne le savez pas, sachez que le « budget carbone » est le taux maximum d’émissions mondiales de dioxyde de carbone qui permettrait de restreindre le réchauffement à un niveau déterminé avec une probabilité donnée via une date définie.
Par conséquent, dès 2020, le Giec évalue un budget carbone à 400 GtCO2 si nous désirons, avec une vraisemblance estimée de 67 %, restreindre l’augmentation des températures de la planète à 1,5 degré. Ce dernier grimpe à 1.150 GtCO2 pour un réchauffement situé en-dessous de la barre des deux degrés. Il faut savoir que les seules émissions de l’année dernière ont utilisé environ 9 % du budget carbone pour un bouleversement climatique de + 1,5 degré.
En se basant sur ces données, les experts sont alarmistes
Si la hausse des émissions de CO2 continuait à cette vitesse faramineuse, sans applications immédiates de stratégies de baisse, il sera tout simplement impossible de restreindre le bouleversement du climat à 1,5 degré à partir de 2031 – avec une vraisemblance évaluée à 67 % — et à deux degrés à partir de 2052. Probabilité encore plus forte : avec une vraisemblance évaluée à 83 % – le point de non-retour des 1,5 degré devrait être franchi très prochainement, dès 2028. La barre des deux degrés serait quant à elle dépassée en 2045 !
Point d’inquiétude : les conclusions du programme Carbon Monitor dévoilent déjà une nouvelle hausse des émissions internationales de gaz à effet de serre. Et les experts affirment que même si chaque pays remplissait ses objectifs de zéro émission nette, la totalité des pays émetteurs franchiraient les 400 GtCO2 de notre budget carbone d’ici 23 ans, en 2045 !