La totalité des dernières canicules ont-elle été provoquées et/ou accentuées par le réchauffement climatique ? Les experts étudiant le lien entre la survenue d’événements météo extrêmes et le bouleversement actuel du climat en sont certains.
Avancées de la science d’attribution
Jusqu’à ces dernières années encore, les spécialistes avaient des difficultés à lier de manière formelle un évènement spécifique au bouleversement climatique. Néanmoins, la science d’attribution a effectué des avancées conséquentes ces dernières années. Cela a offert la possibilité d’analyser et de quantifier la part de responsabilité du réchauffement actuel dans un phénomène météorologique, et cela en seulement plusieurs jours.
Afin de lutter contre ce réchauffement, connaître la cause d’un phénomène météo d’une ampleur exceptionnel est essentiel. Il faut dire que ce genre d’évènements va se multiplier à l’avenir. Ainsi, il est nécessaire de s’y préparer le mieux possible. Il suffit d’allumer la TV ou de lire la presse pour voir que ces évènements météorologiques extrêmes ne sont plus aussi rares que cela : feux de forêt, tempêtes, inondations, sécheresses ou encore canicules. Or, désormais, chaque fois qu’un de ces évènements survient, le responsable est tout trouvé : le bouleversement climatique.
Néanmoins, aussi pertinent que cela puisse être par rapport à une prise de conscience de masse du contexte climatique actuel, accuser sans cesse le réchauffement n’est pas productif. Certains phénomènes demeurent de véritables exceptions, comme il en est arrivé dans l’histoire préindustrielle. Dans d’autres situations, le bouleversement du climat est un facteur aggravant pour les phénomènes météo d’ampleur. Sans lui, ces derniers auraient une ampleur moindre.
Comment s’y retrouver dans ces phénomènes météo extrêmes et le réchauffement climatique ?
Comment éviter l’erreur scientifique et donner ainsi du grain à moudre aux négationnistes du climat – en rendant compte d’une météo qui semble avoir perdu la tête ? Comment savoir ce qui est en lien avec le climat et ce qui n’est qu’un intense caprice du temps qui se serait arrivé même avec des taux moindres en gaz à effet de serre ?
La meilleure chose à faire est certainement de patienter jusqu’à la sortie des études et des rapports effectués après-coup, et qui envisagent tous les scénarios possibles le plus précisément possible. Or, ces études apparaissent souvent dans des revues scientifiques réputées, qui ne sont pas forcément simples à se procurer. En plus, cela apparaît souvent plus d’un an après l’évènement météo en question. Dommage …
Le réchauffement n’est pas la cause de tous les phénomènes !
À l’heure actuelle, le globe a gagné près de 1,2 degré environ en comparaison à la période pré-industrielle. Néanmoins, le réchauffement n’est pas obligatoirement la cause de la totalité des événements extrêmes, autres que les canicules. Les spécialistes affirment qu’il faut également s’attarder sur la fonction jouée par d’autres aspects dans les catastrophes naturelles et les phénomènes météorologiques d’ampleur (aménagement du territoire ou encore gestion de l’eau par exemple).
Quelquefois, le réchauffement climatique n’y est pour rien. Par conséquent, les experts du World Weather Attribution ont affirmé que le réchauffement avait eu un rôle minime dans la sécheresse et la famine ayant touché Madagascar des années 2019 à 2021. Il faut savoir que la hausse des sécheresses sur cette île est envisagée par les modèles climatiques une fois la barre des deux degrés franchie. Selon les Nations Unies, la seule famine en lien avec le changement climatique actuellement dans le monde se situe au sud de Madagascar. Il faut dire que le pays a connu sa pire sécheresse depuis quarante ans en 2021. Conséquence : la région a subi une terrible crise alimentaire avec plus d’un million d’individus touchés par le phénomène.