À cause de ce qu’on appelle le retrait-gonflement des sols argileux, les maisons sont touchées avec la formation de fissures. Pour les assurances, la note est salée car évaluée à plus d’un milliard d’euros annuellement. Il faut dire que le phénomène gagne vite en ampleur quand il touche une habitation : lorsqu’une première fissure survient, une seconde apparaît et ensuite une autre dans chaque pièce : des millions d’habitations individuelles façonnées sur des sols argileux sont impactées par les fortes chaleurs et la sécheresse.
La raison de ce phénomène qui gagne de l’ampleur dans le pays ? Le retrait-gonflement des sols argileux qui concerne environ 50 % de la France métropolitaine. Il est la conséquence d’une suite de sécheresses durant la saison estivale et de ré-humidification des sols pendant les saisons automnale et hivernale.
Plus de la moitié des habitations touchées par le phénomène
Le retrait-gonflement va concevoir un mouvement de terrain qui va impacter les bases des habitations (les fondations) et engendrer des fissures sur les murs, qui peuvent se multiplier rapidement. Le sol offre une action semblable à celle d’une éponge. Cela peut dégrader la totalité de l’habitation.
Le pays, qui subit de terribles épisodes caniculaires cet été, a vu les records de températures tomber les uns après les autres, cela allant jusqu’à quarante degrés dans le Sud-Ouest de la France. Durant cet été, la sécheresse a concerné la totalité du territoire.
L’étude réalisée en juin de l’année dernière et signée du Commissariat général au développement durable dévoile que sur les 19,2 millions d’habitations individuelles dans le pays, près de 10,4 millions (ou 54,2 % si vous préférez) sont situées en zone d’exposition moyenne ou forte au phénomène de retrait-gonflement.
Ces habitations, la plupart du temps érigées dès les années 70, sont fragiles à cause de la légèreté de leurs composantes et d’une faible rigidité. Leurs fondations ont la plupart du temps moins de profondeur que celles des immeubles collectifs. Ainsi, ces dernières subissent nettement moins les distorsions engendrées par le mouvement du terrain.
La Nouvelle-Aquitaine, une région particulièrement fragile à ce niveau
L’estimation du prix moyen d’un sinistre de type RGA (phénomène de retrait-gonflement) est de 16 300 euros, si on se fie à une étude de la Cour des comptes. Des régions sont plus concernées que d’autres. Voici la liste de ces dernières : Île-de-France, Occitanie, Provence-Alpes-Côtes-d’Azur et Nouvelle-Aquitaine. En tout, c’est une note salée d’un milliard d’euros pour les années ayant connu les pires sécheresses et les températures les plus extrêmes, comme cela est le cas pour les années 2018 et 2020. Cette année suit malheureusement le même chemin.
À cause du bouleversement du climat, la Terre aura plus d’épisodes de grosse chaleur avec la survenue de sécheresse plus régulières et plus violentes. Et la facture va être terrible puisque l’estimation des sinistres signée de la fédération professionnelle France Assureurs est de 43 milliards d’euros pour les trente ans de 2020 à 2050. Si on effectue une comparaison avec la période 1989-2019, cela est tout de même trois fois plus élevé puisque la note était alors de 13,8 milliards.
La sécheresse continue et les victimes sont nombreuses dont les agriculteurs
Évidemment, les habitations sont loin d’être les seules victimes de ce changement climatique. Les céréaliers, et essentiellement les producteurs de blé, ont constaté une dégringolade du rendement de leurs cultures. Les éleveurs pour leur part doivent se servir de leurs stocks de fourrage d’hiver dès l’été. Les sécheresses durent plus longtemps et cela a de terribles conséquences.
Pour la personne assurée, la durée d’indemnisation demeure conséquente, car les communes qui effectuent des demandes de reconnaissance de catastrophes naturelles obtiennent un avis s’il est positif (dans près de 50 % à 70 % des situations si on prend en compte les dernières années) dans l’année et demie qui suit.
Puis, il est nécessaire de prendre en compte la durée pour faire les études de sol, l’étape de la « mise en surveillance » de l’habitation par un spécialiste, les travaux permettant d’optimiser les fondations (pose de tubes d’acier, ou intégration de micropieux, directement dans le sol), sans oublier les dégradations esthétiques et leur réparation.
On peut le dire : le retrait-gonflement des sols argileux représente une catastrophe naturelle totalement à part. Or, contrairement aux autres catastrophes naturelles (inondations, incendies ou encore tempêtes …), le phénomène de retrait-gonflement n’est pas quelque chose de bref. En plus, on peut le prévoir.