Si on se fie à une étude parue il y a trois ans et signée de la Fédération Internationale de l’Automobile, la Formule 1 émet annuellement près de 260 000 tonnes de dioxyde de carbone, ce qui correspond à une empreinte carbone semblable à celle de 25 000 ménages.Quels sont les objectifs fixés par la Formule 1 afin de diminuer de telles niveau d’émissions ?
Une consommation et une émission faibles
Le fameux rapport de la FIA apparu en 2019 montrent que les monoplaces ne sont la cause que de … 0,07 % de ces 260 000 tonnes. Ainsi, si on prend une saison de Formule 1 complète, les vingt voitures consomment environ 150 000 litres de carburant, ce qui correspond à ce qu’utilise un Boeing 747 afin de voler durant dix heures. Ainsi, la consommation et l’émission des monoplaces dans ce sport demeurent moindres. Le souci est ailleurs. Or, ce sont les transferts et les trajets des équipes aux quatre coins de la planète qui fait jaser. En effet, la logistique cause 45 % des émissions de carbone. Les voyages à l’international représentent pour leur part environ un quart des émissions totales (exactement près de 27,7 %).
Dans ce chiffre, sont pris en compte les rejets des usines et les installations qui participent à hauteur de 19,3 % dans ces émissions : soit cinquante mille tonnes de dioxyde de carbone. Il faut dire que les établissements utilisent beaucoup d’énergie pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage des machines (et même afin de les faire marcher). Concernant les différents événements en lien avec la F1, ils causent quant à eux près de 7,3% de ces émissions.
L’utilisation d’un nouveau carburant bio ?
D’ici quatre ans, le projet de la F1 est de concevoir et de se servir d’un carburant totalement durable. Ainsi, la réglementation va être bouleversée pour les unités de puissance. Cette année-là, le mélange présent dans le carburant et dont se sert les différentes écuries intègre 10% d’éthanol, la finalité étant d’aller jusqu’à 100 % dans quatre ans. Or, monter de 10 % à 100 % sur une durée de seulement cinq années est un objectif extrêmement ambitieux.
Il faut que la F1 parviennent à dénicher assez de carburant par rapport à ses objectifs. L’éthanol n’est pas un problème. Or, quand il s’agit de molécules plus complexes, il faut avouer qu’elles sont assez rares. C’est pourquoi il faut se donner plusieurs années pour atteindre un tel objectif, cela étant beaucoup plus réaliste.
Est-ce le bon combat ?
La F1 a pour finalité d’aller jusqu’à la neutralité carbone d’ici 2030 via la conception de nouvelles unités de puissance en majorité thermique. L’alimentation de ces dernières sera effectuée grâce à un carburant synthétique renouvelable. La totalité de ces innovations ont pour objectif la diminution de l’empreinte carbone de la F1. Or, c’est bel et bien là la pertinence de ce changement qui interroge. Effectivement, les émissions de carbone des monoplaces sont minimes par rapport à la totalité des émissions de dioxyde de carbone, de la discipline automobile : 0,07 % des 256 000 tonnes de dioxyde de carbone. Ainsi, il paraît nettement plus judicieux que d’autres mesures soient prises en considération.
Par exemple, le groupe Mercedes a fait savoir le mois dernier qu’il allait procéder à un investissement conséquent et à l’usage d’un carburant d’aviation durable destiné aux vols ayant lieu dans la saison. La célèbre écurie allemande désire être un précurseur dans ce combat pour l’environnement et afin de freiner les critiques envers le roi des sports automobiles, la F1.