Un rapport de l’Organisation météorologique mondiale, apparu en octobre de cette année, affirme qu’outre le fait de devoir restreindre le réchauffement, il est nécessaire que l’approvisionnement des sources d’énergie propres soit multiplié par 2 dans les huit années qui viennent. Sans cela, il y existe un vrai danger afin que le bouleversement climatique, les conditions météorologiques de plus en plus dures et un stress hydrique (pénurie d’eau) gagnant en ampleur, dégradent la sécurité énergétique et détériorent par conséquent l’approvisionnement en énergies renouvelables.
Le marché de l’énergie est celui qui produit le plus de gaz à effet de serre car il se base encore grandement sur des combustibles fossiles et joue ainsi un rôle primordial dans le dérèglement climatique anthropique actuel. Un bouleversement qui, à son tour, impacte le domaine de l’énergie. Or, il est possible d’arrêter le cercle vicieux affirme l’OMM (Organisation météorologique mondiale).
Le milieu de l’énergie, c’est de nos jours près de 3/4 des émissions de GES (gaz à effet de serre). Par conséquent, pour arriver au zéro émission net d’ici 2050 — tout en atteignant la finalité de développement durable liée à l’usage universel d’une énergie accessible, sûre, pérenne et moderne en 2030 –, il faut que l’approvisionnement en électricité via des sources d’énergie « propres » soit multiplié par 2 dans les huit ans à venir. Voici un des enseignements majeurs du plus récent rapport de l’OMM.
Tripler les investissements dans les énergies renouvelables d’ici moins de 30 ans
Les énergies renouvelables doivent s’internationaliser à l’avenir. Sur la période 2019-2020, la majorité des investissements dans ces dernières ont été effectués dans la zone de l’Asie de l’Est et du Pacifique – majoritairement dans les pays asiatiques que sont la Chine et la Japon -, sans oublier l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord.
Depuis plus de quatre ans, les pays en développement sont fortement touchés par la baisse des échanges financiers de ce secteur à l’échelle mondiale. Toutefois, le continent africain, par exemple, pourrait avoir une fonction essentielle au niveau de la production solaire photovoltaïque. Ce qui n’est malheureusement pas le cas à l’heure actuelle.
Or, le temps presse ! Au vu de la force du dérèglement climatique, il faut optimiser la vitesse de transition en direction d’un futur centré sur les énergies renouvelables. Il est également nécessaire de conserver la sécurité énergétique tout en rendant le changement vers le net zéro plus rapide. À l’avenir, il sera vital d’offrir une réponse instantanée à n’importe quelle urgence à l’effet croissant, causée par le réchauffement climatique sur les systèmes énergétiques . Il faut prendre en compte que même les productions renouvelables ne sont pas immunisées face au phénomène et pourraient ainsi rencontrer des soucis.
Prenons quelques exemples récents : durant l’automne 2020, des pluies verglaçantes ont impacté des centaines de milliers d’habitants, en les laissant sans électricité durant des jours en Russie. Pendant l’hiver 2022, un épisode de chaleur intense et historique a enlevé l’électricité à environ 700 000 habitants de la capitale argentine Buenos Aires. Voici deux simples exemples de la façon dont les phénomènes météo d’ampleur (de plus en plus récurrents, longs et puissants à cause du réchauffement climatique) impactent le système énergétique actuel.
À retenir : l’OMM a affirmé qu’il sera nécessaire de multiplier par trois les investissements et par deux l’offre d’électricité résultant de sources d’énergie propres lors des huit prochaines années si nous désirons restreindre le réchauffement actuel de la Terre.
L’importance de l’eau
L’Organisation météorologique mondiale nous dit que pour l’année 2020, près de 87 % de l’électricité conçue à l’international était liée à la ressource de l’eau et à sa disponibilité. Concernant la production hydroélectrique, il faut savoir qu’une conception même « verte » pourrait rencontrer des soucis dans le futur. Environ 11 % des possibilités de production hydroélectriques se situent dans des zones en stress hydrique conséquent. Et près de 26 % des barrages – plus 23 % des conceptions actuellement en cours de conception – se situent dans des bassins dévoilant un danger moyen à extrêmement haut d’insuffisance d’eau dans les années à venir.
De l’eau est nécessaire au refroidissement des centrales nucléaires. De nos jours, elles sont environ 15 % à se situer dans des zones en stress hydrique conséquent. Si on se fie aux prévisions, le taux devrait grimper à 25 % dans les vingt ans qui se présentent devant nous. Et que dire des centrales nucléaires implantées dans des régions littorales et côtières basses, lieux extrêmement exposés à la hausse des eaux ainsi qu’aux inondations.
Énergies renouvelables : il faut en faire encore plus pour combattre le réchauffement !
Afin d’offrir une transition plus performante en direction des énergies propres, l’Organisation météorologique mondiale affirme qu’une optimisation des services de données climatiques est nécessaire. Le secteur de l’énergie collaboré déjà énormément avec les services météo. Néanmoins, cela est insuffisant. À l’heure où le réchauffement s’accélère, il faut aller encore plus vite et encore plus loin. Dans ce but, il faut une intégration des renseignements climatologiques dans le but d’augmenter la solidité des systèmes énergétiques. La progression à effectuer est encore grande.
À l’heure actuelle, moins de la moitié des membres de l’OMM donnent des produits sur mesure pour le marché de l’énergie. Ceux qui effectuent déjà cela en dévoilent le niveau de performances par des chiffres. Par exemple, des prédictions de débit ont, par exemple, offert la possibilité d’optimiser la conception d’énergie des barrages hydroélectriques majeurs du fleuve Columbia aux USA (le quatrième du pays en longueur) de 5,5 térawattheures annuellement.
Dernier point : les énergies renouvelables sont elles-mêmes impactées par le réchauffement ! Par exemple, d’ici la fin du siècle, les vents seront moins puissants dans l’hémisphère nord d’ici la fin du 21ème siècle. Une part de l’énergie éolienne disponible durant encore plusieurs décennies pourrait donc être fortement impactée dans plusieurs pays, essentiellement au Japon.
Idem pour les panneaux solaires qui n’aiment pas les grosses chaleurs ! Quand les photons pénètrent les cellules photovoltaïques, elles délogent des électrons aux atomes de silicium contenant un « trou » dans la matière du semi-conducteur. Un aspect essentiel de la performance d’un panneau solaire est la vitesse à laquelle les électrons se mêlent avec les trous. Néanmoins, ce phénomène n’aime pas les températures extrêmes. C’est pourquoi il faut lutter dès maintenant contre le réchauffement avant qu’il ne soit trop tard !