La fonte actuelle du permafrost aura des effets dévastateurs en Arctique en libérant des virus inconnus (et en renforçant certains existent déjà). Ces derniers pourraient par la suite contaminer la totalité de la Terre, comme l’a récemment fait le Coronavirus. Il faut dire que l’Arctique subit un réchauffement extrêmement rapide. D’ailleurs, le magazine américain Wired affirme qu’il est même quatre fois plus rapide que celui du reste du globe.
Une chose est sûre : la fonte rapide du permafrost a de terribles conséquences, déjà à l’heure actuelle. En effet, le niveau de la mer grimpe, les ours polaires sont encore plus en danger et encore pire : les multiples agents pathogènes ont plus de chances d’être libérés. Critique pour le futur contexte sanitaire de la planète.
En intégrant à ce phénomène les migrations forcées de certaines espèces, obligées de s’en aller de certaines zones d’habitat à cause du dérèglement du climat, les catastrophes d’ampleur risquent de se multiplier dans les décennies à venir. Quand des virus inconnus se nouent à de nouveaux hôtes éventuels, le terrible scénario n’est jamais loin … Preuve en est avec le Covid-19.
Le bouleversement du climat, dont l’intensité est multipliée par trois dans l’Arctique, débute par la fonte du permafrost. Il s’agit d’un sol gelé en continu durant au minimum deux années. Son dégel va émaner des taux conséquents de gaz à effet de serre (méthane et dioxyde de carbone) et changera la végétation, les flux d’eau … À savoir : afin de prédire ces changements, les équipes du laboratoire Géosciences Environnement Toulouse et d’autres centres scientifiques ont pensé et monté un simulateur extrêmement performant. Ce dernier offre une modélisation de l’effet du dérèglement sur le permafrost et ses effets sur la nature des zones boréales d’ici moins de 80 ans.
Une étude d’origine canadienne alerte sur le phénomène
Dans un écrit apparu récemment, des experts travaillant à l’Université canadienne d’Ottawa ont exposé leurs essais de quantifications des dangers de contagion de la zone arctique. Les experts ont procédé à des prélèvements sur le lac Hazen, la plupart du temps décrit en tant que lac canadien le plus septentrional (situé au nord) – à une poignée de petits lacs près. Ce recueil leur a offert la possibilité d’effectuer une séquençage de matériel génétique des sédiments accumulés, mais également de plusieurs espèces animales et végétales locales.
La phase venant après s’est caractérisée par l’étude du niveau de risques que les virus dénichés puissent toucher des espèces qui étaient jusqu’alors invulnérables. Grâce à un algorithme, les experts ont procédé à la modélisation du scénario possible dans les années futures, en prenant en compte du dérèglement progressif de la zone.
Un rapport apparu début novembre dévoile que les feux en Sibérie Arctique, engendrés par l’augmentation des températures, pourraient déboucher sur l’émanation de quantités conséquentes de carbone dans l’atmosphère. Un permafrost dégradé est un danger en plus pour l’environnement et la planète avec la libération du carbone qui était jusqu’alors enfermé.
De plus en plus de virus inconnus dans l’atmosphère ?
Les conclusions ne peuvent être qu’au conditionnel. Le co-auteur de l’étude affirme qu’il est impossible de dire à l’heure actuelle qu’il est certain qu’il y aura des soucis d’ampleur de type pandémique dans la zone du Haut-Arctique. Néanmoins, l’éventualité que cela survienne n’est pas dérisoire.
Il peut tout à fait arriver que des virus dont on ignore encore l’existence puissent apparaître au fil que l’Arctique subisse le dérèglement. Il est nécessaire que les conclusions obtenues soient prises avec des pincettes car elles offrent seulement une idée extrêmement éphémère de ce que pourrait être le réel contexte à venir. Toutefois, l’échantillon sur lequel s’attarde l’étude est déjà assez inquiétant.
En Suisse, les températures moyennes sont en hausse plus rapidement qu’autre part avec le réchauffement du climat. Ce dérèglement a des effets notables sur le permafrost. En effet, lorsque ce dernier subit le dégel, cela a pour conséquence la libération de tonnes de matériaux, dégradant les infrastructures et les endroits habités dans différents villages. Au col de la Flüela (présent dans la chaîne de l’Albula), présent à 2400 mètres d’altitude dans le canton des Grisons, on a analysé le permafrost en Suisse et c’est inédit. Également appelé pergélisol, ce mot géologique caractérise un sol dont la température se situe en dessous de zéro degré durant plus de deux ans à la suite.
Mille terribles scénarios
Une simple donnée permet d’estimer l’étendue éventuelle du phénomène. À l’Université d’Hawaï, État américain, un expert a récemment regroupé les conclusions de plus de 70 000 écrits scientifiques. Le constat est simple et terrifiant : pas moins de 218 des 375 maladies infectieuses vont être concernées par le réchauffement et la fonte du permafrost. Ainsi, leurs effets deviendront plus lourds.
Il existe plus de mille scénarios différents où le dérèglement du climat peut survenir et engendrer de terribles conséquences sur notre santé. Une chose est certaine : le dégel du permafrost ne va pas seulement libérer des virus inconnus. En effet, cela va aussi contribuer à polluer la planète car de grandes quantités de gaz à effet de serre (méthane et dioxyde de carbone) vont être libérés dans l’atmosphère, impactant par conséquent négativement la faune et les cours d’eau.