Alors que les événements climatiques à travers le monde appellent à des actions concrètes, Natasha Pouget affirme qu’il faut faire évoluer la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au-delà des simples déclarations émotionnelles. Dans une tribune, l’experte en RSE et membre de la mission Grand Paris soutient qu’une démarche RSE impactante doit placer les enjeux environnementaux et sociaux au cœur dés décisions d’entreprise, et être gouvernée avec la même rigueur que celle appliquée aux données financières.
C’est incontestable : le dérèglement climatique ne cesse de s’accélérer. Les entreprises doivent limiter l’impact de leurs activités sur l’environnement pour protéger la planète. En clair, il faut qu’elles misent sur une RSE (responsabilité sociétale des entreprises) impactante, efficace et durable, comme l’explique dans une tribune Natasha Pouget.
L’experte en RSE rappelle le besoin pressant de sortir de l’ère des émotions pour entrer dans celle de l’efficacité. Elle préconise un changement radical dans la manière dont les entreprises abordent la RSE, insistant sur le fait que les enjeux environnementaux et sociaux ne doivent plus être relégués aux seules directions RSE, mais intégrés à l’ensemble des décisions stratégiques de l’entreprise, à l’image de la rentabilité et la profitabilité des activités et investissements.
« La gouvernance des entreprises doit s’adapter à cette nouvelle donne. Or, ce point est encore peu traité et développé au sein de la communauté RSE. La sémantique utilisée en France n’y fait d’ailleurs pas référence, contrairement à l’acronyme anglo-saxon « ESG » (Environmental, Social, Governance) qui attribue à la gouvernance une place équivalente à celle donnée à l’environnement ou au social. Cette position subalterne attribuée à la gouvernance est manifeste », affirme Natasha Pouget.
La membre de la mission Grand Paris pense que la gouvernance est indispensable pour protéger les droits et les intérêts des parties prenantes et « pour nouer les contraintes court terme avec les enjeux de long terme qui sont au cœur de la question de la soutenabilité des modèles d’entreprise aujourd’hui ». Elle souligne la nécessité de placer la RSE à l’ordre du jour des organes de gouvernance comme le conseil d’administration, les comités d’audit, de rémunération et de gouvernance, ainsi que le comité de direction.
Natasha Pouget conseille aux entreprises d’indexer 30% de la rémunération variable long terme du comité de direction sur les résultats RSE. Une politique permettant de s’assurer que la stratégie décidée à la tête de l’entreprise est mise en place de manière concrète. Cette approche pragmatique peut se reposer sur différents critères d’évaluation, allant de la transformation métiers vers un monde plus durable aux pratiques environnementales et sociales.
Natasha Pouget insiste sur l’importance de traiter la RSE avec la même rigueur que les données financières, en éliminant toute place pour l’émotion ou la bonne intention. Selon l’experte, cette approche centrée sur les résultats est tirée de l’organisation fonctionnelle de l’entreprise, où la RSE est directement rattachée au directeur financier et stratégique.
La membre de la mission Grand Paris prône une culture RSE axée sur le chiffre, l’impact et les objectifs, qui met en avant la cohérence entre le court et le long terme. Natasha Pouget reconnaît que cette approche rationnelle et organisationnelle peut sembler froide, mais elle est essentielle pour atteindre des résultats tangibles.