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La République tchèque défie l’Union européenne sur les normes d’émissions automobiles

Le pays d’Europe centrale souhaite impulser une révolte communautaire afin de remettre en cause les règles environnementales contraignantes imposées au secteur automobile.

Quand ambitions environnementales et réalités économiques s’entrechoquent. La République tchèque a annoncé, vendredi 4 octobre, son intention de se coaliser avec d’autres membres de l’Union européenne (UE) afin de contester les objectifs de l’Union en matière de réduction des émissions de CO2 dans le secteur automobile.

La nouvelle réglementation communautaire fixe à partir de l’année prochaine, le plafond moyen d’émissions à 94 grammes de CO2 par kilomètre, contre 116 grammes actuellement. Cela exposerait les constructeurs à des amendes de 95 euros par gramme excédentaire, multipliées par le nombre de véhicules vendus.

Une perspective qui fait frémir l’industrie automobile tchèque. Le pays est en effet tributaire de ce secteur, estimé à environ 9% du PIB. Ainsi, une application en l’état des règles de limite des émissions de Bruxelles n’est pas viable selon Prague, qui estime “essentielle” une refonte des objectifs de dioxyde de carbone.

Une industrie en péril ?

Dans les conditions actuelles du marché, il est virtuellement impossible de respecter ces objectifs, ce qui conduirait à des pénalités massives de centaines de milliards de couronnes pour les constructeurs automobiles“, met en garde le patron de l’Association de l’industrie automobile tchèque (AutoSAP), Martin Jahn, cité par l’agence de presse Reuters.

La démarche de Prague vise également à préserver la compétitivité de l’UE par rapport à d’autres régions, dont la Chine et les États-Unis. Il intervient moins d’un mois après un plaidoyer similaire de la part de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).

Selon l’Association regroupant Renault, Volkswagen ou encore Volvo, la baisse de la part de marché des voitures électriques à batterie constitue un signal “extrêmement inquiétant” pour l’industrie automobile européenne qui peine à respecter ces objectifs environnementaux de plus en plus stricts.

Vers un front commun ?

La République tchèque souhaite également de contester l’échéance d’interdiction des moteurs à combustion prévue d’ici 2035, dans le cadre d’une démarche destinée à préserver le pays des “fermetures d’usines et des pertes d’emplois”, à en croire le ministre des Transports Martin Kupka.

Elle compte à cet effet rallier d’autres soutiens à cette initiative. De quoi faire naître un font potentiellement menaçant pour les ambitions climatiques de Bruxelles ? La démarche tchèque pourrait en tout cas trouver un écho favorable auprès d’autres nations qui dépendent de l’industrie automobile et inquiètes d’une transition trop rapide vers la mobilité électrique.

Une fois encore, l’UE se trouve challengée sur deux fronts :  maintenir un front uni dans la lutte ô combien cruciale contre le changement climatique, tout en prenant en compte les disparités économiques entre ses États membres.

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