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Le grand virage électrique californien en suspens

L’État américain voit ses projets environnementaux pour le secteur automobile patiner à l’heure où Donald Trump, président nouvellement élu, promet de les entraver.

Le plan californien d’élimination progressive des véhicules à essence sera-t-il courcicuité avant même sa mise en œuvre ? En tout cas, la sortie vendredi 13 décembre 2024 de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) n’est pas de nature à rassurer les autorités de cet État à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique.

La structure fédérale a en effet indiqué qu’elle n’avait pas encore statué sur le sujet, l’une des initiatives les plus ambitieuses au monde en matière de transition vers la mobilité électrique. Elle prévoit d’imposer que 80% des nouvelles voitures vendues soient électriques d’ici 2035, les 20% restants étant réservés aux modèles hybrides rechargeables.

Cette mesure s’inscrit dans une trajectoire à la fois progressive et exigeante impliquant que 35% des voitures vendues dès 2026 soient des modèles zéro émission. Cette proportion devant atteindre 68% quatre ans plus tard.

Ces normes environnementales sont décrites comme fondamentales par les autorités de l’État pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est d’autant plus crucial que la Californie, plus grand État américain, fait également face aux plus grands défis sur le plan climatique.

L’autorité fédérale traîne les pas

Avec une récurrence des ouragans, des inondations et des épisodes répétés de pollution atmosphérique, pour ne citer que ces quelques fléaux. Autant manifestations du réchauffement qui confèrent à l’État de la côte ouest, la liberté de fixer des règles pro-climat plus strictes que celles fédérales.

Mais leur mise en œuvre doit être précédée par la délivrance d’une dérogation de l’EPA. Prévue par le Clean Air Act, loi fédérale américaine majeure dans le cadre de la protection de l’environnement, il s’agit d’une autorisation spéciale pour laquelle l’agence traîne manifestement les pas.

L’EPA continue d’examiner attentivement les demandes de dérogation de la Californie pour s’assurer que ses décisions sont durables et fondées sur la loi. Nous n’avons aucune mise à jour à partager concernant le calendrier”, a-t-elle fait savoir via un porte-parole, dans une déclaration rapportée par Reuters.

Le spectre d’un retour en arrière

Cela contraste avec l’optimisme d’un responsable du California Air Resources Board, l’autorité environnementale californienne, déclarant en octobre seulement à l’agence de presse britannique, qu’il pensait obtenir cette autorisation.

Cette temporisation intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, alors que le président élu Donald Trump a clairement affiché son intention de révoquer les dérogations environnementales accordées à la Californie, dont le gouverneur démocrate Gavin Newsom représente un de ses poils à gratter.

La Cour Suprême à majorité conservatrice s’est également saisie du dossier ce vendredi, acceptant d’examiner un recours des producteurs de carburants contre la dérogation accordée à la Californie en 2022 concernant les normes d’émissions.

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