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Rechargez vos appareils avec la lumière ambiante

La start-up marseillaise Optipus-PV travaille sur le développement de films photovoltaïques organiques capables de générer de l’électricité à partir de sources lumineuses variées.

Imaginez pouvoir recharger votre smartphone ou votre montre connectée avec un simple autocollant. Ce scénario, qui pourrait sembler relever de la science-fiction, devient réalité grâce à une innovation française, venue précisément de Marseille.

Dans la citée phocéenne, la startup baptisée Optipus-PV, forte de dix années de recherche menée par Jörg Ackermann, Olivier Margeat et David Duché, a développé des films photovoltaïques organiques (OPV) aux performances inédites.

Nommés Energy Skin, ces films utilisent des matériaux organiques pour convertir la lumière en électricité. Ils se distinguent par leur taux de rendement atteignant 12 à 14%, soit le double des produits actuellement disponibles sur le marché.

Certes, de telles performances restent en deçà de celles des panneaux solaires traditionnels en silicium (23-24%), mais elles représentent une avancée décisive pour une technologie que l’on a longtemps cherché à adapter aux petits objets électroniques. Les matériels en silicium étant bien évidemment peu commodes pour cela.

Des applications prometteuses

Les Energy Skin d’Optipus-PV présentent une polyvalence remarquable, à travers leur capacité à générer de l’électricité non seulement à partir de la lumière solaire directe, mais aussi via la lumière du jour en intérieur et même sous un éclairage artificiel.

Une tablette posée sur le rebord d’une fenêtre pourrait ainsi se recharger lentement mais sûrement, tandis qu’à l’extérieur, la puissance de recharge serait naturellement supérieure.

La société fondée en décembre 2023, travaille déjà avec plusieurs partenaires dans des secteurs ciblés, comme des fabricants de casques sans fil, des entreprises spécialisées dans les casques de vélo connectés, et des enseignes du cycle.

D’après le quotidien Les Échos qui consacre un article à cette innovation, il s’agit d’une stratégie de niche motivée par le surcoût initial attendu de l’intégration de la technologie, mais aussi par les avantages qu’elle procure.

Un impact environnemental prometteur

Ceux-ci vont de la réduction de la taille des batteries à la prolongation de leur durée de vie grâce à une sollicitation moindre, sans oublier l’amélioration de l’expérience utilisateur avec la diminution des temps de recharge sur secteur, comme l’explique Jörg Ackermann, au journal.

L’enjeu environnemental de cette innovation prend tout son sens quand on considère l’évolution alarmante de l’empreinte carbone des objets connectés.

Ceux-ci ont en effet vu leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre du secteur numérique augmenter considérablement, passant de seulement 1 % en 2010 à une projection de 18 à 23 % en 2025, selon une étude du think tank Ship Project publiée en 2024.

Là où une cellule photovoltaïque en silicium met entre un et quatre ans à produire l’énergie qui a été consommée pour sa fabrication, les cellules d’Optipus-PV n’ont besoin que de deux mois. De plus, composées à 99,9% de PET, elles sont recyclables, contrairement à de nombreuses batteries actuelles.

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