La vidange du barrage de Guerlédan

La vidange du barrage de Guerlédan

12 mars 2015 0 Par La Rédac

barrage-hydoélectrique

Alors que le débat sur la transition énergétique se poursuit dans les sphères politiques, des projets pérennes sur le terrain ont besoin d’actes, ainsi du barrage de Guerlédan qu’EDF s’apprête à vider pour assurer son entretien.

Une opération d’envergure

La dernière vidange du lac de Guerlédan, le plus grand de Bretagne, remonte à 1985, bien que le barrage n’aie évidemment pas été laissé sans entretien tout ce temps : des robots submersibles se sont chargés du travail. Mais tous les 30 ans, afin de garantir le bon fonctionnement de l’installation et sa solidité, il est nécessaire de complètement vider le lac. C’est donc la cinquième fois, depuis la création du barrage situé sur les communes de Saint-Aignan et de Mûr-de-Bretagne, que la vallée du Guerlédan (du breton Gouer ledan, « le ruisseau large ») se retrouvera à sec. Long de 12km et profond de 40m au niveau du barrage, le lac contient 50 millions de mètres cube d’eau.

L’opération s’effectuera en quatre étapes : d’abord l’assèchement qui commencera en mars, puis le lac sera vidé de mai à novembre, après quoi le remplissage recommencera, jusqu’à la reprise de la production hydroélectrique La Bretagne ne produit que 10% de l’énergie qu’elle consomme et le barrage de Guerlédan est sa quatrième source d’énergie, qui plus est renouvelable. Son bon fonctionnement, qui permet la production annuelle de 20GWh d’électricité, est par conséquent essentiel pour la région. Outre la production d’électricité, le barrage permet l’approvisionnement régulier en eau douce de toute la région en aval, la réduction des conséquences des crues de la rivière du Blavet qui l’alimente, et est aussi le lieu d’activités touristiques estivales.

4 millions d’euros seront investis afin de refaire la paroi habituellement immergée du barrage et de rénover les deux vannes du fond, de nettoyer les conduits et d’installer des dispositifs pour faciliter l’entretien ultérieur. L’impact de « l’assec » sur l’écosystème sera limité du mieux possible par la capture de la majeure partie des poissons présents dans le lac et la réintroduction de 13 tonnes de poissons à la fin des travaux.

Une occasion de découverte

L’assec du lac de Guerlédan devrait encore révéler une vallée fantastique, comme sortie d’un autre monde, où des constructions anciennes (maisons, écluses, ponts) réapparaissent au milieu de troncs d’arbres ébranchés. Le lieu sera en bonne partie ouvert à la découverte et les assec précédents, en 1951, 1966, 1975 et 1985 avaient donné lieu à des reportages photographiques marquants.