La RSE englobe différents sujets, ainsi l’expert doit avoir une spécialisation tout en ne négligeant aucun des domaines qui peuvent se retrouver dans son champ d’action. En effet, comment établir des préconisations sur l’emploi des terres agricoles en ignorant les enjeux inhérents à la répartition des ressources en eau d’un territoire ? Au-delà des thématiques environnementales il se doit de posséder une solide formation juridique, particulièrement depuis l’entrée de la Charte de l’environnement dans le bloc de constitutionnalité. Enfin il doit faire la synthèse entre les préoccupations sociales, économiques et environnementales, c’est pourquoi il se place logiquement dans une perspective de développement durable.
Si la profession est jeune on peut néanmoins distinguer dès à présent une évolution du métier. Alors que par le passé l’expert était souvent perçu comme un frein à l’innovation, sacralisant le principe de précaution, on assiste à une transformation de sa mission. Plutôt que de défendre un intérêt catégoriel il s’intéresse à la vision systémique du problème, et tente de prendre en compte l’écosystème et ses différentes parties prenantes dans la formulation des solutions proposées. Il devient ainsi un intermédiaire entre les acteurs concernés, dépassant la simple caution morale sans pour autant oublier l’analyse « cout/bénéfice » de la démarche qu’il suggère.
Mathieu Ravignan
En savoir plus :
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