La transition énergétique est loin d’être terminée. Selon HEC Paris et le cabinet Conseil Kurt Salmon, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne devront réunir des centaines de milliards d’euros au cours des prochaines décennies s’ils veulent mener à bien ce projet.
La transition énergétique : nouvelle étape dans la gestion de l’énergie
La transition énergétique est une initiative qui naît de la volonté de changer le type de consommation de la société en s’appuyant d’un modèle écologique respectant les principes du développement durable. Elle engage un changement d’ordre :
– écologique : Réduire l’émission de gaz à effet de serre
– économique : Réduire la dépendance énergétique
– social : Eviter la précarité énergétique
Un coût gigantesque pour trois états européens !
L’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne ont voulu s’inscrire dans cette transition mais cette entreprise se solde par un budget faramineux.
En effet, l’étude révèle qu’une telle somme est indispensable pour aboutir à une concrétisation du concept : Le constat est implacable : ce sont des centaines de milliards d’euros que nos pays vont devoir financer au cours des deux prochains décennies pour atteindre leurs objectifs en matière de réduction de gaz à effet de serre.
Néanmoins, le coût n’est pas uniforme car il dépend des objectifs de chaque pays.
Par exemple, l’Allemagne souhaite se concentrer sur les énergies renouvelables, tandis que le Royaume-Uni veut relancer le nucléaire. Enfin l’Espagne se veut réaliste en assimilant la transition énergétique à un échec. Ces trois états européens représentaient à eux-seuls 40% de la production pétrolière européenne en 2012. Si la transition énergétique paraît utopiste aujourd’hui, ils maintiennent tout de même le pas en ce qui concerne l’avancement de l’économie verte.
Transition énergétique : quel budget et pourquoi ?
C’est la facture allemande qui devrait être sans nul doute la plus élevée, atteignant les 400 milliards d’euros d’ici 2030. Cela correspondrait à 1/3 de l’effort allemand lors de la réunification de la RDA et la RFA.
L’Allemagne s’est amendée de la loi EGG durant l’été 2011, loi qui devait donner la priorité aux énergies renouvelables et changer les habitudes énergétiques.
Un an après, le secteur énergétique produit par les énergies renouvelables connaît une hausse de 23% soit dix points de plus qu’en France.
Cette réussite a cependant suscité controverses : le kilowatt allemand est devenu le plus cher du continent, et de ce fait les productions énergétiques en Allemagne sont devenus de plus en plus éparpillés; à tel point que les centrales nucléaires ont été obligé de fermer. L’organisation est elle aussi critiquables : quelques panneaux photovoltaïques sont installés dans les régions les moins ensoleillés du pays. Cela amène à utiliser les anciennes options énergétiques comme le charbon contribuant-elles mêmes à l’augmentation de l’effet de serre.
C’est donc pour améliorer cette transition que l’Allemagne évoque des pistes de financement comme l’augmentation des factures d’électricité et de la tonne de CO2.
En ce qui concerne le Royaume-Uni, il décide d’adopter une stratégie contraire à la position allemande. Cette stratégie s’appuie sur le relancement du nucléaire, qui équivaudrait à l’amélioration de la productivité du secteur électrique et au renforcement de sa compétitivité. Il s’agit du leader mondial en terme de changement climatique qui recherche un prix plancher pour le carbone tout en s’appuyant sur les mécanismes de marché. Son accord avec le géant EDF français pour construire deux réacteurs EPR illustre son intention de finaliser son objectif énergétique. Intention estimée à 130 milliards d’euros d’ici 2030.
Enfin, l’Espagne étant donné sa situation difficile et sa dette de 26 milliards d’euros depuis 2005 dans le secteur électrique, semble voir sa transition énergétique compromise “Selon toute vraisemblance, il ne devrait pas y avoir de relance de la transition énergétique en Espagne sans véritable réforme structurelle du secteur électrique et assainissement des finances publiques” nous informent les auteurs de l’étude.
A l’origine, l’Espagne souhaitait amorcer sa transition énergétique en déplaçant la dépendance aux énergies fossiles à celle des énergies renouvelables.