La transition énergétique était une des priorités de François Hollande pendant sa campagne présidentielle en 2012. La loi de transition énergétique que va bientôt présenter Ségolène Royal promet donc d’être un des temps forts du quinquennat. Néanmoins, les députés estiment pour l’instant que le texte ne va pas assez loin, notamment dans le soutien à l’hydraulique.
La commission parlementaire chargée d’examiner le projet deloi de transition énergétique est présidée par le député François Brottes (PS) et est composée de 69 membres. Elle vient de nommer cinq rapporteurs: Sabine Buis (députée PS de l’Ardèche : rénovation des bâtiments et économie circulaire), Philippe Plisson (député PS de Gironde : transports, qualité de l’air et sûreté nucléaire), Denis Baupin (député EELV de Paris : gouvernance, mix énergétique et territoires), Marie-Noëlle Battistel (députée PS de l’Isère : énergies renouvelables et hydroélectricité) et Ericka Bareigts (députée PS de la Réunion : simplification des normes et gouvernance en Outre-mer).
Devant la ministre de l’Ecologie, ceux-ci ont dénoncé la procédure accélérée du texte et annoncé leur volonté de l’enrichir, notamment pour soutenir le développement de l’hydroélectricité. La part des énergies renouvelables devra atteindre 23 % de la consommation finale brute en 2020 et 32 % en 2030, selon le projet de loi. Mais selon François Brottes et Marie-Noëlle Battistel, il est nécessaire d’ “enrichir” le texte en matière d’hydroélectricité si l’on veut réellement atteindre ce chiffre.
Car l’énergie hydraulique est, on a tendance à l’oublier, la première énergie renouvelable de France. La production hydroélectrique équivaut à la consommation domestique annuelle des habitants de la région Ile de France.
Elle a pour elle l’avantage d’être particulièrement flexible. Les barrages peuvent se mettre en marche très rapidement, pouvant ainsi faire face aux variations et aux éventuels pics de consommation d’électricité. De plus, cette source d’énergie ne coûte quasiment rien dès lors que la construction de barrages a été amortie. Cela fait donc de l’hydroélectricité l’énergie la moins chère de l’Hexagone et de l’électricien public EDF le 1er producteur hydroélectrique de l’Union Européenne avec plus de 20 000 MW de puissance installée à travers 435 sites de production hydraulique allant d’une dizaine de kW jusqu’à plusieurs centaines de MW.
Les professionnels du secteur espèrent bien que le projet de loi relatif à la transition énergétique permettra d’augmenter les investissements dans ce secteur. Elisabeth Ayrault, présidente de la Compagnie nationale du Rhône, évalue à 10 TWh l’électricité nouvelle qui pourrait être produite avec de nouveaux barrages pouvant être construits.
François Brottes et Marie-Noëlle Battistel réussiront-ils à améliorer le texte de Ségolène Royal et faire de l’hydraulique l’un des principaux piliers de la transition énergétique? C’est l’un des enjeux des discussions de ces prochains jours.