Dans une lettre adressée au Premier ministre Edouard Philippe, David Lisnard, le maire de Cannes, propose la création d’une « zone maritime de gestion portuaire » et la mise sur pied d’une police spéciale environnementale. Ces pouvoirs accrus devraient permettre de lutter plus efficacement contre la pollution des paquebots.
David Lisnard favorable aux embarcations qui respectent l’environnement
David Lisnard, le maire de Cannes, s’inquiète de la pollution causée par les paquebots. En 2015, 343 bateaux de croisière ont fait escale sur la Côte d’Azur. Et l’année dernière, ce sont 162 navires de croisière qui ont mouillé au large de sa commune. L’impact environnemental est énorme et à cette allure, la ville du cinéma risque de perdre de sa superbe. C’est pourquoi le maire réclame la création juridique d’un nouvel outil intitulé Zone Maritime de Gestion Portuaire (ZMGP), « qui permettrait d’étendre les pouvoirs de police portuaire au-delà du périmètre stricto sensu du port sur une zone à déterminer entre les maires et le préfet maritime ». Il demande également la mise à disposition des maires, une police spéciale environnementale en matière maritime, « pour les doter d’un véritable pouvoir de police de l’écologie en matière de navigation. Ils pourraient ainsi contrôler et sanctionner les navires naviguant et mouillant sur leurs côtes (notion juridique de baie à définir) et qui ne respecteraient pas les normes environnementales ».
« il devient urgent d’intégrer la Méditerranée en Zone Seca »
Si la manœuvre en a l’air, David Lisnard, objecte qu’il n’a rien « contre les croisières » mais qu’il est juste « contre la pollution en favorisant les embarcations respectueuses de la qualité de l’air, de l’eau de mer et des fonds marins ». Il suggère par ailleurs que ses deux propositions soient intégrées au projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) adopté mardi en première lecture par les députés.
Le maire de Cannes, commune qui a accueilli près de 370.000 croisiéristes en 2018, souhaite en outre que ces « avancées fortes » s’accompagnent d’un « durcissement des normes environnementales » vis-à-vis de l’activité de croisière.
David Lisnard estime enfin qu’« il devient urgent d’intégrer la Méditerranée en Zone Seca (« Sulphur emission control areas ») et d’obliger les bateaux à y consommer un carburant limité à 0,1% de soufre ».
Le maire et ses administrés attendent maintenant une réponse d’Édouard Philippe.