Samedi 21 septembre 2019, l’ONU a invité 500 jeunes militants écologistes à son siège à New York pour proposer des solutions au réchauffement climatique. Bien que poli, le ton est parfois monté quand il s’est agi de situer les responsabilités.
Greta Thunberg très effacée
Ce samedi à New York, 500 jeunes militants ou entrepreneurs verts venus de 140 pays ont participé au Sommet de la jeunesse sur le climat, après avoir marché la veille aux côtés 300 000 personnes dans les rues de Manhattan contre le réchauffement climatique.
Pendant quelques minutes dans la salle du Conseil de tutelle des Nations unies à New York, ce samedi, les jeunes militants écologistes ont été invités à proposer des solutions pour la santé de la Terre, sous l’œil bienveillant du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Il a prévenu qu’il était là plus pour écouter que parler. Il a tout de même pris la parole pour remercier les jeunes pour leur forte mobilisation et leur implication dans la lutte contre le réchauffement climatique. Antonio Guterres a parlé d’un « changement de momentum » qui poussera les décideurs à être plus responsables. Greta Thunberg s’est humblement effacée ce samedi, préférant laisser la place à trois représentants d’autres continents.
Les jeunes passent à l’offensive
L’un de ces jeunes activistes est l’argentin Bruno Rodriguez, 19 ans, leader du mouvement des grèves de l’école dans son pays. Il a déclaré que « Le climat et la crise écologique sont la crise politique de notre époque » que nous devons prendre à bras le corps. « On entend souvent dire que notre génération devra résoudre les problèmes créés par les dirigeants actuels, mais nous n’attendrons pas passivement de devenir cet avenir », a martelé Bruno Rodriguez. Puis de lancer : « Le temps est venu que nous soyons leaders ». Kathleen Ma, une new-yorkaise d’origine chinoise de 24 ans, représentante de l’ONG SustainUS, s’est attaquée directement aux entreprises. « Si Microsoft s’intéresse autant au développement durable, pourquoi Microsoft s’est-il associé à Chevron et Schlumberger cette semaine? Est-ce que les contrats avec l’industrie des énergies fossiles sont plus importants que la jeunesse? Les profits sont-ils plus importants pour vous que nous? Merci », interrogea-t-elle sous les acclamations d’un amphithéâtre plein à craquer. La question s’adressait à Lucas Joppa, directeur environnemental du géant informatique, invité par l’ONU dans un panel d’entreprises, à quelques mètres. « Merci pour la question, c’est une question que tout le secteur technologique se pose… Microsoft y pense » a-t-il seulement dit. Pour Kathleen Ma, il ne pouvait qu’être peu loquace, étant un employé…
« Il faut extraire l’essence de ces revendications »
Cinq jeunes entrepreneurs ont aussi été invités à expliquer leurs projets sur le mode « pitch de start ups » devant des représentants d’entreprises Tech. Chacun a exposé les ambitions de sa jeune pousse en matière d’énergies propres et d’éco-économie notamment. Si les propositions sont abondantes et intéressantes, Côme Girschig, récemment diplômé de Sciences Po, estime que « C’est pas assez structuré » pour le moment et qu’« Il faut faire un travail pour extraire l’essence de ces revendications ». Certaines personnes jugent même irréalistes les propositions faites par les jeunes.
Lundi, un sommet spécial climat a été convoqué par Antonio Guterres, avec une soixantaine de chefs d’Etats et de gouvernements pour présenter des plans de réduction des émissions des gaz à effet de serre révisés à la hausse.