Elle représente le nouveau moyen édifiant de lutter contre les intelligences artificielles sur le net. Utilisée aussi bien sur les photos que les vidéos, cette innovation surprenante va permettre dans le futur de lutter contre les logiciels de reconnaissance faciale. Zoom sur une innovation qui fait débat.
Une innovation pour tromper les machines
C’est tout simplement ce que propose cette nouvelle production propulsée par le Facebook AI Research ou FAIR, le laboratoire de recherche de Facebook basé en Israël. Un système tout particulièrement développé pour proposer une réponse concrète aux logiciels de reconnaissances faciales. Ces logiciels qui ont récemment fait la une de l’actualité comme les deepfakes notamment, des intelligences permettant de transformer le comportement ou les actions d’une personne en vidéo. Basée sur une proposition simple de “désidentifier” les visages, cette innovation donnera la possibilité à Facebook d’appliquer un changement discret pour l’œil humain, mais considérable pour les intelligences artificielles actuelles. Des modifications qui par conséquent devraient tromper ces AI (Artificial Intelligence) et donc protéger par la même occasion l’exploitation frauduleuse de certaines images ou de certaines vidéos. Innovation s’inscrivant dans le “low Tech” proposition antinomique de la “hi Tech” reposant sur des technologies plus simples et économiques que sa consœur.
Une réussite et des questions
Car si la nouvelle technologie made in Facebook est une franche réussite, n’en soulève pas moins quelques questions. Après avoir trompé les intelligences artificielles les plus avancées sévissant sur Facebook, certains s’interrogent sur les tenants et aboutissants d’une telle innovation. Une innovation qui pourrait servir dans d’autres buts comme les deepfakes avant elles. En effet la reconnaissance faciale et tout ce qui touche à l’image – quand on connait le retentissement que certaines actions peuvent avoir – ouvre de nouveau certaines brèches, comme l’utilisation frauduleuse de ces mêmes technologies. Outre les scientifiques, certains politiques s’interrogent aussi, sur la capacité des AI d’identifier précisément une personne à des fins différentes que ce pourquoi elles étaient conçues. Car, rappelons-le, si Facebook a développé ce système c’est avant tout pour contrer dans un futur proche certains systèmes utilisés à de mauvaises fins.
Manipulation, humiliation ou diffamation
L’image se plaçant toujours plus au centre des attentions, ces initiatives et applications, visant à un changement, une altération ou une modification de celle-ci se sont multipliées ces derniers temps. Et avec elles un lot de mauvaises utilisations visant à humilier, diffamer voire même manipuler certaine personne grâce à une manipulation justement de leur image. En réponse donc certaines entreprises du numérique comme le rapporte Le Figaro dernièrement, cherchent des solutions. Solutions pour contrer ces pratiques, comme Amazon et Microsoft qui, conjointement, se sont lancés dans un mouvement le Deepfake Detection Challenge. Mouvement – en vue de la présidentielle Américaine de 2020 –`invitant des personnes du monde entier à se rejoindre pour développer une technologie innovante visant à détecter ces manipulations d’images ou les deepfakes. En somme donc un problème pris très au sérieux par les grands groupes, Facebook notamment. Et avec sa technologie permettant de modifier en temps réel les visages, fort à parier que la firme américaine tend à se racheter de certaines accusations la visant. Des accusations portant sur – justement – une utilisation jugée abusive de la reconnaissance faciale. Procès en cours et qui pourrait voir d’ailleurs l’entreprise américaine écoper d’une amende record de 35 milliards de dollars. De quoi faire sacrément réfléchir les géants du net. Et quand bien même Facebook n’a pour l’heure “Aucun projet d’intégration de cette technologie” à ses services, n’en reste pas moins que le débat autour de ces innovations demeure de plus en plus virulent et d’actualité. De quoi sans doute inciter les individus à une plus grande vigilance quant à la diffusion de leur image personnelle sur le net.